Dans le scriptorium - Paul Auster
Il y avait bien longtemps que Paul Auster n’avait pas été aussi « austérien » que dans son dernier roman, qui fonctionne entièrement sur le mode de la métaphore.
Un vieil homme se réveille dans une chambre inconnue : où est-il, qui est-il ? Il ne s'en souvient pas. Il entreprend une exploration prudente de son domaine. Sur une table, quelques manuscrits et une pile de photos. Cet homme, Mr Blank, va entreprendre de lire l'un de ces manuscrits, puis il va recevoir un certain nombre de visites de gens qui le connaissent mais dont il ne se souvient pas…
Difficile d'en dire plus sans dévoiler le cœur de ce court roman. Le scriptorium est un mot latin qui désigne la salle d'un monastère où les moines se livraient au travail de copie des manuscrits. Et c'est bien d'écriture dont il est ici question. En plus de nous offrir, comme à son habitude, un roman dans le roman, Paul Auster se livre à une véritable mise en abyme du travail de l'écrivain. J'ai beaucoup aimé ce roman qui propose plusieurs niveaux de lecture, offre des jeux de miroirs et entraîne le lecteur dans de multiples interrogations. Encore une fois, on se demande où se termine la fiction et où commence la réalité…
Un roman en forme de rébus, à lire et à relire. Et si Paul Auster était un peu plus vieux on pourrait considérer ce roman comme une sorte de testament littéraire. Mais j’espère bien que ce ne sera pas sa dernière œuvre…
Traduit de l’américain par Christine Le Boeuf.
Actes Sud, 2007. – 147 p.
La critique de Flo, version courte et version longue, et celle de Florinette.