Rue Saint-Urbain - Mordecaï Richler

Publié le par Papillon

Mordecaï Richler est un écrivain québécois anglophone (oui, ça existe...). Dans ce  livre,  il évoque  ses souvenirs d'enfance dans le quartier juif du Montréal des années 40.

Ce roman est conçu comme un recueil de nouvelles, puisque dans chaque chapitre l'auteur nous raconte une anecdote différente. Le narrateur est un adolescent qui parle de sa vie : la maladie de la grand-mère, les vacances dans les Laurentides, le locataire qui écrit un roman, les premières émotions amoureuses. Certains chapitres sont comiques, d'autres plus dramatiques. Le tout est empreint d'une atmosphère nostalgique, identique à celle du film Radio Days de Woody Allen qui traite du même sujet, mais qui se passe à New-York. Il est d'ailleurs assez surprenant de constater que le vrai modèle pour les habitants de ce ghetto juif en plein cœur de Montréal, c'est le voisin Américain, qui représente à leurs yeux "la vraie Amérique".

L'ensemble est d'une lecture facile et agréable, mais qui ne laisse pas grand souvenir. Certains passages sont très référentiels (chapitre consacré au base-ball ou à la politique canadienne) et presque incompréhensibles pour le lecteur européen moderne.

Un silence qui m'a étonnée : l'auteur évoque la seconde guerre mondiale, les hommes qui partent et qui reviennent, puis la création de l'état d'Israël en 1947 et le choix pour certains des habitants de la Rue Saint-Urbain d'émigrer. Mais à aucun moment, il n'évoque l'Holocauste…

Bibliothèque Québécoise - 186 p.

 
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C
Bonjour Papillon,Je t'invite à lire l'article de Nicolas Dickner, Les dés sont pipés, sur le site de Voir, voici l'adresse : http://www.voir.ca/livres/livres.aspx?iIDArticle=46105Extrait : L'affaire débute dans le 7e arrondissement, à Paris, un peu avant minuit. Autour de la table, nous retrouvons un journaliste québécois, un responsable de programme culturel acadien, un éditeur parisien et le jeune romancier généraliste de Rivière-du-Loup qui signe cette chronique chaque semaine.<br /> La discussion, on s'en doute, est littéraire. Or, voilà que nous nous interrogeons: qui donc serait le plus grand romancier québécois?...<br /> <br />  <br /> <br />
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P
Je te remercie, Carole, de m'avoir signalé cet article qui est extrèmement intéressant ainsi que toutes les réactions auxquellesil a donné lieu. Pour moi, le plus grand écrivain québécois reste Michel Tremblay, mais mon avis ne vaut pas grand chose : je n'ai pas encore lu Anne Hébert, ni Gabrielle Roy, très peu Yves Thériault et je n'avais jamais entendu parler de Jacques Ferron. Quant à Richler, il ne m'a pas encore convaincue, comme écrivain, et en plus il est anglophone. Elire un anglophone comme "plus grand écrivain québécois" serait pour moi comme une défaite ! Mais c'est une francophone qui parle !