La danse de l'albatros
J'adore le mois de septembre !
Pas parce que les feuilles commencent à tomber et que mon anniversaire approche.
Non, j'adore le mois de septembre, parce que c'est le mois de la rentrée théâtrale à Paris. C'est le moment d'éplucher les programmes des théâtres et de décortiquer les critiques. Et je me régale d'avance ! (Je crois que je préfère la rentrée théâtrale à la rentrée littéraire, mais ce ceci est une autre histoire...)
Et pour ma première sortie de la saison, j'ai décidé de faire confiance à Hervé, en allant voir La danse de l'albatros au théâtre Montparnasse. Et je ne regrette pas parce que je me suis régalée : j'ai passé une heure et demie à rire aux éclats. Et le sujet est particulièrement réjouissant pour une quadragénaire comme moi !
Thierry, la cinquantaine fringante et les tempes grisonnantes (interprété par un Pierre Arditi en grande forme, dans un rôle taillé pour lui) sort avec une femme très jeune (ô rage !), très jolie (ô désespoir !), très mince et très sexy (ô vieillesse ennemie !), une situation susceptible de déclencher la jalousie chez les hommes et l'aigreur chez les femmes. Pourtant Thierry ne ruisselle pas de bonheur, il a l'air plutôt ronchon, pour ne pas dire hargneux. C'est qu'en fait, comme il finit par l'expliquer à son meilleur ami, sortir avec une femme beaucoup plus jeune est épuisant ! Il faut sans arrêt faire un tas d'efforts pour tenter de gommer la différence d'âge. Sans compter que Thierry découvre vite qu'il n'a pas grand chose en commun avec sa jeune amie, dont il comprend à peine le langage. Et donc, il s'interroge...
Vous l'aurez compris : cette pièce traite du couple, de l'amour et de la peur de vieillir. Mais pas uniquement : c'est aussi une photographie ironique de la société actuelle avec tous ses petits travers, de le "dictature de la détente" à "l'infantilisation généralisée des adultes". Ce n'est pas très profond, mais c'est drôle et les dialogues sont vraiment brillants !
Si vous passez par Paris, et que vous voulez passer une bonne soirée, courez-y !
COMÉDIE de Gérald Sibleyras,
mise en scène de Patrice Kerbrat,
décor d'Édouard Laug, costumes de Maïka Guezel,
avec Pierre Arditi, Jean-Michel Dupuis, Josiane Stoléru et Alexia Barlier.