La traversée de l'été - Truman Capote
C’est une pure coïncidence mais je vais à nouveau vous parler d’un écrivain du Sud des Etats-Unis. Après Carson McCullers, Harper Lee et Kaye Gibbons, je me suis attaquée à Truman Capote, le mauvais garçon de la littérature américaine himself. D’ailleurs, bien qu’il ait grandi en Alabama, il est plutôt considéré comme un écrivain new-yorkais, et c’est justement à New-York que se déroule La traversée de l’été, qui fut à la fois son premier et son dernier roman : premier en écriture (1943), dernier en publication (2006). C’est le roman d’un écrivain à peine sorti de l’adolescence et dont les héros sont eux-mêmes des adolescents.
Grady McNeil est la fille d’un riche homme d’affaires new-yorkais. Alors que ses parents embarquent sur un luxueux paquebot à destination de l’Europe, elle a décidé de passer l’été seule à New-York. Enfin… pas vraiment seule… Car Grady (qui a hérité son prénom d’un frère mort-né) a un secret : elle est amoureuse de Clyde, un jeune gardien de parking. Grady est très passionnée, alors que Clyde joue le bel indifférent…
Cette histoire d’amour de deux adolescents, dans une ville liquéfiée par la canicule, est très agréable à lire, parce que Capote écrit merveilleusement bien, mais il ne m’en restera pas grand chose... J’ai trouvé que tout ça manquait de profondeur, même si les deux héros sont tous les deux attachants à leur manière, le plus fragile des deux n’étant pas celui qu’on croit… Et Capote parvient à nous surprendre : on sent dès le début que cette histoire est vouée à l’échec mais on pense (bêtement…) que c’est à cause de la différence de milieu social entre les deux amoureux, alors que la problématique est bien différente…
L’avis enthousiaste d’Agapanthe et celui, plus mitigé, de Clarabel.
Je remarque par ailleurs que Truman Capote est à l’honneur cette semaine : on en parle chez Tamara et chez Flo.
Traduit de l’américain par Gabrielle Rolin.
Grasset, 2006. – 203 p.