La Montagne de minuit - Jean-Marie Blas de Roblès
Rentrée littéraire 2010
Depuis quarante ans, Bastien Lhermine est le gardien d’un collège jésuite. C’est un homme secret et solitaire. Pourtant quand Rose Sèvère emménage dans son imeuble avec son petit Paul, il se laisse peu à peu apprivoiser. Et Rose ne tarde pas à découvrir que Bastien est habité par une grande et unique passion pour le Tibet. Il en connaît toutes les traditions, il en pratique la langue, et il rêve de visiter le Potala de Lhassa. Alors, Rose conçoit un projet à la fois fou et généreux : elle va emmener le vieux Bastien au Tibet. Ce voyage sera pour les deux amis à la fois une épreuve et une libération, car chacun d’eux à des secrets à avouer.
Plus qu’un roman sur l’amitié ou sur la tragédie tibétaine, ce livre traite de la réalité de la vérité historique. C’est un récit à deux voix : d’un côté, un roman écrit par Paul, devenu adulte ; de l’autre, les commentaires de sa mère. L’auteur nous montre comment la mise en mots du réel est déjà une mise en scène, un premier travestissement. A travers les histoires de Bastien et de Rose qui plongent dans les horreurs de la seconde guerre mondiale, il tend au lecteur un jeu de miroirs déformants où vérités et mensonges se brouillent.
Il n’en aurait pas fallu beaucoup pour que ce roman soit un coup de cœur, tant j’ai aimé le style simple et limpide de l’auteur, mais je l’ai trouvé vraiment trop bref, au regard de tous les thèmes qu’il aborde.
Zulma, 2010. – 168 p.