La faim - Knut Hamsun
Ce mois-ci, le Blogoclub avait décidé de mettre à l'honneur les Prix Nobel de littérature. Un examen minutieux de ma PAL m'a révélé qu'elle n'en contenait pas moins de cinq, et mon choix s'est porté sur l'un des moins connus. Knut Hamsum est un auteur norvégien (1859-1952) qui a obtenu le Prix Nobel en 1920. La faim est son roman le plus célèbre. Knut Hamsum est aussi tristement célèbre pour son soutien au parti nazi pendant la Seconde guerre mondiale, qui lui valu d'être interné d ès la fin de la guerre.
Le narrateur de ce roman très autobiographique est une jeune homme pauvre qui es saie de vivre de sa plume. Entre deux articles ou feuilletons publiés, il crève de faim. Il se dépouille peu à peu de tous ses biens, mettant en gage son gilet, sa cravate et jusqu'aux boutons de sa veste. Sa logeuse le somme de quitter sa minable mansarde dont il ne parvient plus à payer le loyer et il se retrouve dans la rue.
"Avec quelle régularité, quel mouvement uniforme j'avais descendu la pente, constamment ! J'avais fini par être si singulièrement dénué de tout qu'il ne me restait pas même un peigne, pas même un livre à lire quand la vie me devenait par trop triste."
Il se traîne donc dans les rues de la ville, en cherchant le moyen de gagner les quelques couronnes dont il a besoin pour manger. Et la faim le ronge. On le voit passer successivement par des périodes d'excitation, à la limite de la folie, et des périodes d'abattement dominées par le désir de mourir.
Ce livre est considéré comme un chef d'oeuvre, et j'en attendais beaucoup, ce qui explique peut-être pourquoi je suis restée sur ma faim (si je peux me permettre ce jeu de mots d'un goût douteux). Certes, l'auteur nous fait vivre tous les effets secondaires de la faim, et les errances de ce jeune homme en deviennent lancinantes. Mais impossible de s'attacher à ce personnage, tant il est dominé par l'orgueil. Pour rien au monde, il n'avouerait qu'il a faim, ni ne demanderait de l'aide. On le voit mendier un os "pour son chien " et le ronger dans une ruelle sombre, on le voit distribuer à plus pauvre que lui les quelques sous gagnés avec un feuilleton, on le voit se torturer de culpabilité pour avoir roulé un commerçant qui lui rendait la monnaie. C'est un roman très noir, et qui pourtant n'a pas réellement réussi à me toucher.
Traduit du norvégien par Georges Sautreau.
Le Livre de poche, 2004 (1e édition 1890). - 285 p.