La voix - Arnaldur Indridason
Noël à Reykjavik. Les magasins s'illuminent, les sapins clignotent et les Pères Noël sont de sortie. Sauf celui d'un hôtel de luxe, que l'on vient de retrouver au sous-sol, à demi dévêtu et un couteau en plein coeur. Le commissaire Erlendur débarque avec son équipe et découvre assez vite que la victime, qui occupait la fonction de portier depuis des années et vivait dans un cagibi de l'hôtel, menait une vie bien tristounette et que personne ne semble savoir quoi que soit à son sujet. Pour mener son enquête, Erlendur, qui déteste les fêtes de Noël, s'installe à l'hôtel, au grand dam du directeur qui aimerait bien étouffer l'affaire. Il va falloir pas mal de ténacité et de persévérance au commissaire pour déterrer le passé de la victime, qui fut un enfant à la voix de cristal dont les rares disques s'arrachent encore à prix d'or. L'enquête plonge Erlendur dans son propre passé et fait resurgir le drame qui a endeuillé sa famille un soir de Noël. Et le commissaire doit aussi superviser l'enquête de sa collègue sur un enfant battu, et affronter les frustrations de sa propre fille...
Même si je l'ai lu sans déplaisir, cet opus d'Indridason ne restera pas gravé dans ma mémoire. J'en ai trouvé l'enquête assez poussive et le style particulièrement plat. J'ai d'ailleurs été très étonnée d'apprendre qu'il avait obtenu le Grand prix de littérature policière en 2007, même si le lecteur se laisse surprendre par une fin complètement inattendue. Le grand intérêt du roman réside dans l'entrecroisement de plusieurs fils narratifs qui abordent tous les relations père-enfant. Dans ce troisième épisode des enquêtes d'Erlendur, on en apprend également beaucoup sur le commissaire, plus humain et tourmenté que jamais, que l'on voit pour la première fois se laisser séduire par une jolie femme. Et, comme dans chaque volume, Indridason ne rate pas une occasion de démolir le mythe d'une Islande pure et glacée.
Traduit de l'islandais par Eric Boury.
Points, 2009. - 401 p.