Invisible - Paul Auster
Chez Paul Auster, une histoire en cache souvent une autre. C’est encore le cas dans son dernier roman. Ce livre est l’histoire d’un livre, un livre qui aura it dû s’appeler « 1967 », un livre commencé par Adam Walker quarante ans plus tard, alors qu’il se meurt d’une leucémie et veut laisser une trace d’une année qui fut essentielle dans sa vie. 1967 : guerre froide, guerre du Vietnam, guerre des Six Jours, sera pour Adam l’année du désastre. Tout commence avec la rencontre d’un couple sulfureux, Rudolf Born et sa compagne Margot. Avec eux, Adam connaîtra une aventure intellectuelle, érotique et sanglante.
Mais bientôt Adam, épuisé, ne parvient plus à écrire. Il fait appel à un vieil ami de l’université, Jim, devenu un écrivain reconnu. Après l’intervention de Jim, le récit passe successivement du « je » au « tu », puis du « tu » au « il », et le lecteur assiste à la disparition progressive du narrateur. Parallèlement des doutes surgissent sur l’histoire d’Adam. Etait-il un étudiant naïf ou un affabulateur ?
Par le procédé qu'il affectionne de récits emboités, Paul Auster élabore une brillante variation sur l’art du roman et ce qui en fait l’essence : vérité ou mensonge, réalité ou fantasme ? C’est foisonnant, comme souvent avec Auster, et très agréable à lire, mais finalement ça tourne un peu en rond…
Des avis très variés sur ce roman : Dominique - Cachou - Restling - Bellesahi - Lucie - Praline
Traduit de l’américain par Christine Le Bœuf
Actes Sud, 2010. – 291 p.