Un bûcher sous la neige - Susan Fletcher
Ecosse, XVIIe siècle. Le pays est déchiré par une guerre civile. Le roi catholique Jacques a dû fuir devant son beau-fils, le roi protestant Guillaume d'Orange. Jacobites et orangistes s'affrontent. Charles Leslie, homme d'église jacobite débarque d'Irlande pour enquêter sur des faits sanglants ayant eu lieu dans les Highlands. Il cherche des témoins, on lui indique une jeune femme emprisonnée pour sorcellerie et comdamnée au bûcher. Il lui rend visite à contrecœur et l'interroge.
Jour après jour, il revient la voir, écoute le récit de sa vie et change peu à peu d'opinion à son sujet. Corrag lui confie son histoire, ses rêves et ses errances. Cette jeune femme en haillons qui croupit dans un cachot putride et déclare n'avoir "ni Dieu ni Roi", n'a rien de satanique. Bien au contraire, elle n'est que sensibilité, finesse et générosité. Mais elle est issue d'une longue lignée de femmes libres, de ces femmes qui ont de tous temps refusé le carcan que la société voulait leur imposer : mariage, enfants, silence et soumission. Une de ces femmes que l'on consulte quand tout va mal, car elles détiennent le secret des plantes et de la guérison, mais que l'on dénonce aussi vite comme sorcières quand on se cherche un bouc émissaire. Alors un jour Corrag a fui son village d'Angleterre pour débarquer dans un glen perdu des Highlands, au sein du clan McDonald, où elle a trouvé une famille, un amour et de la tolérance.
Bien plus qu'un roman historique, ce livre est le portrait d'une femme libre et solitaire. C'est aussi un roman de la nature et des espaces sauvages, battu par la pluie, la neige et le vent. Rien n'échappe à l'attention de Corrag: une goutte de rosée sur une feuille, un rayon de soleil sur un loch ou la silhouette d'un cerf dans la prairie. C'est ce que j'ai préféré dans cette magnifique histoire : le rapport de cette femme à la nature.
Traduit de l'anglais par Suzanne Mayoux. Plon, 2010. - 400 p.