Les pieds sales - Edem Awumey
Rentrée littéraire 2009
Les Pieds sales, ce sont les errants, les migrants, les vagabonds que la faim, la soif ou la peur poussent sur les chemins, vers le Nord, en quête d’une vie meilleure. Askia est l’un d’eux et son errance a commencé il y a fort longtemps, en 1967, quand ses parents ont fui le Sahel ravagé par la sécheresse. Quarante ans plus tard, Askia est chauffeur de taxi à Paris, il vit dans un squat sordide et il est habité par un fantôme : celui de son père.
« Le père, c’étaient des images qui se précipitaient sur le pare-brise du taxi d’Askia, un film qui se déclenchait quand venait la fin d’une course et qu’il se retrouvait seul dans l’auto. Dans le film, elle était là, l’ombre du père, fidèle, imposante dans la nuit et sur les murs de la hutte. »
Un soir, Askia rencontre Ollia, une photographe bulgare, qui affirme avoir photographié son père bien des années plus tôt. En Ollia, Askia reconnaît une sœur d’errance, une Pied sale. Une amitié va se nouer entre eux autour du mythe du père.
Au-delà de la recherche de son père, c’est à une quête identitaire que se livre Askia, à qui le monde renvoie cette question lancinante : « Qui es-tu ? » Comment répondre quand on n’a ni papiers ni famille ? C’est la double malédiction des Pieds sales. Il ne suffit pas qu’ils soient déracinés, déculturés, déshumanisés, ils sont aussi rejetés de partout, éternels étrangers sur lesquels se projettent toutes les peurs.
Dans ce court roman, Edem Awumey aborde bien des thèmes : immigration, altérité, solitude, racisme, mais il ne va au bout d’aucun. C’est pourquoi, malgré sa plume poétique et son univers onirique, je suis restée complètement sur ma faim, avec un sentiment d’inachevé.
Les avis de Jules et Laurence, qui ont aimé.
Lu dans le cadre du Prix Goncourt des Lycéens.
Seuil, 2009. – 157 p.