Idomeneo - Mozart

Publié le par Papillon

Crédit photo : Richard Duebel (Opéra national de Paris)


Et oui, il va encore être question de Mozart sur ce blog ! Non, je ne suis pas monomaniaque, mais j'aime beaucoup Mozart. Et cette année c'était son anniversaire. Pour ceux qui auraient vécu dans un igloo en 2006, je rappelle que le divin Amadeus aurait eu 250 ans cette année. Et pour terminer en beauté cette année Mozart, l'Opéra de Paris avait programmé en ce mois de décembre Idomeneo, un opéra peu connu et assez rarement joué.

 

Mozart a composé cet opéra en 1781. Il s'agissait d'une commande du Grand Electeur de Bavière, ce qui impliquait un certain nombre de contraintes, notamment le choix du livret et des interprètes. Cette œuvre est considérée comme sa première grande œuvre lyrique.

 

L'histoire en est inspirée de la mythologie grecque. Pendant qu'Idoménée, le roi de Crète, participe à la guerre de Troie, son fils Idamante garde le royaume. Électre, fille d'Agamemnon s'est réfugiée en Crète après le meurtre de sa mère, Clytemnestre. Elle se meurt d'amour pour le jeune prince mais celui-ci lui préfère une belle prisonnière troyenne, Ilia. Alors qu'Idoménée s'apprête à rentrer de la guerre, son navire est pris dans une violente tempête. Pour sauver son équipage, Idoménée promet à Neptune de sacrifier la première personne qu'il apercevra sur la plage en accostant. Hors, sur la plage, Idamante attend fiévreusement son père. Comment Idoménée va-t-il s'y prendre pour na pas sacrifier son fils ?

 

Ce mythe tente de montrer qu'on ne tue pas impunément, même un ennemi. Au sang doit répondre le sang. Le guerrier Idoménée qui a sur les mains le sang des troyens doit à son tour faire l'épreuve de la perte. La Guerre de Troie a commencé par un sacrifice, celui d'Iphigénie, elle doit se terminer par un sacrifice. Les dieux y veillent. Mais l'amour va interrompre ce cercle infernal, et cette fin (très optimiste ?) m'a beaucoup plu.

 

En ce qui concerne la spectacle, j'ai trouvé la mise en scène de Luc Bondy plate, le décor laid et les costumes sinistres. Je ne sais pas pourquoi mais plus le prix des places augmente et plus les costumes semblent sortir tout droit de la malle d'un chiffonnier… (De mauvaises langues prétendent que la plus grosse partie du budget est engloutie dans les cachets faramineux des chanteurs…) Heureusement, la musique de Mozart était là pour sauver le tout. Certes il n'y a pas dans cet opéra la tension dramatique du Don Giovanni, ni la spiritualité de La Flûte enchantée, ni la virtuosité des Noces de Figaro, mais on y entend de très beaux airs qui annoncent déjà ces chefs-d'œuvre, notamment dans les rôles féminins, très émouvants et très bien interprétés. En revanche j'ai trouvé que le ténor, Ramon Vargas, manquait singulièrement de charisme et de sensibilité.

 

Il reste que ce fut un agréable moment, tellement je me laisse facilement emporter par la musique de Mozart…

 

 

Dramma per musica en trois actes de Mozart, sur un livret de Giambattista Varesco, en italien,

Direction musicale de Thomas Hengelbrock,

Mise en  scène de Luc Bondy,

Décors de Erich Wonder.
Avec Ramon Vargas (Idoménée), Joyce DiDonato (Idamante), Camilla Tilling (Ilia), Mireille Delunsch (Electre), Thomas Moser (Arbace).

 

Publié dans Théâtre - Opéra

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B
J'aime Mozart ! Je l'aime vraiment beaucoup. Quelle chance tu as d'être allé écouter du Mozart !
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P
En fait, j'ai la chance d'avoir un abonnement à l'Opéra de Paris et de voir un ou deux opéras de Mozart  par an.