L'élégance du hérisson - Muriel Barbery

Publié le par Papillon

Que peuvent bien avoir en commun Renée, cinquante-quatre ans, concierge, et Paloma, douze ans et demi, collégienne ? Certes, elles habitent le même immeuble, au numéro 7 de la rue de Grenelle, mais surtout elles dépensent beaucoup d’énergie pour dissimuler leur vraie nature…

Renée, une femme intelligente, curieuse et cultivée, essaie pourtant de se conformer en tous points au portrait type de la concierge : soupe aux choux, charentaises, syntaxe approximative et télévision. Elle savoure donc en secret ses passions coupables pour le thé au jasmin, la littérature russe et le cinéma japonais.

Quant à Paloma, c’est une enfant surdouée, mais qui ne veut surtout pas se faire remarquer, car l’ensemble des gens qui l’entourent, notamment les membres de sa très bourgeoise famille, lui paraissent très peu dignes d’intérêt. Sa conscience aiguë que la vie n’a aucun sens la pousse à concevoir un projet définitif : se suicider le jour de ses treize ans.

Paloma et Renée ne se connaissent pas. A peine se croisent-elles de temps en temps dans le hall de leur immeuble. Mais tout cela va changer le jour où Kazuro Ozu, un riche et raffiné japonais, s’installe dans l’immeuble…

J'ai beaucoup, beaucoup aimé ce livre, qui est bien plus qu’un roman. Oui, il met en scène une belle histoire d’amitié entre trois personnes que tout semble séparer mais qui ont en commun cet humanisme qui permet de voir et de rencontrer l’autre sans préjugé. Mais ce livre est aussi un conte moderne et une réflexion philosophique sur le sens de la vie. Muriel Barbery a une écriture à la fois sensible et réaliste, tour à tour légère et réfléchie. Oui, la peinture de cet immeuble bourgeois et de ses occupants n’est pas exempte de caricature, mais la simplicité du trait révèle la profondeur du propos.

Que je suis contente de l’avoir acheté, ce livre ! Il va rejoindre le coin des favoris, ceux que l’on aime avoir toujours sous la main pour en feuilleter les pages et en relire les passages soulignés. Et grâce à lui, je ne regarderai plus jamais les camélias de la même façon…


Gallimard, 2006. – 356 p.


Les critiques de Florinette, Cuné et So.

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L
<br /> <br /> J'avais eu un coup de coeur pour ce livre dont j'avais aimé les personnages, l'histoire, l'écriture aussi.<br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> un excellent souvenir de lecture !<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> <br /> Tu te bases sur quoi ? Ce que tu dis m'intéresse car je suis justement en train de me demander si l'auteur dénonce ou non les préjugés.<br /> <br /> <br /> Effectivement, on assiste à une belle rencontre entre Renée, Kazuro Ozu et Paloma, le focus est quand même mis sur la relation entre les deux premiers, dès lors que les idées reçues ont été mises<br /> de côté. Seulement, à mes yeux, elle a pu se produire non pas uniquement parce que Kazuro Ozu a bien voulu les dépasser mais surtout parce qu'elles ont accepté de se révéler. Je pense que Paloma<br /> et Renée sont des personnages très différents mais les deux semblent avoir voulu "être comme un autre" ("à l'image d'une concierge", etc ...) jusqu'à ce que l'arrivée de ce nouveau résident.<br /> C'est surtout le cas avec Renée.<br /> <br /> <br /> Je perçois cette individuation = libération comme un thème central et j'ai du mal à ressentir une quelconque morale concernant l'approche des préjugés. D'ailleurs, je veux bien croire que Kazuro<br /> Ozu soit un personnage plus authentique que Renée ait pu l'être dans son rôle de "concierge aux normes" , en attendant, je trouve qu'elle a été littéralement séduite avant de le connaître. En<br /> d'autres termes, si Kazuro Ozu semble ne pas avoir voulu s'arrêter aux apparences, c'est bien son paraître qui a plu à Renée - même si évidemment, chacun échappe à l'autre -<br /> <br /> <br /> En espérant que mon commentaire ne soit pas trop long et un minimum intéressant... Je te serais reconnaissant si tu pouvais développer ton point de vue :)<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Pour moi, les clichés ont un fonction importante dans ce roman...<br /> <br /> <br /> Je pense que l'auteure a construit Renée et Paloma comme des archétypes pour illustrer comment l'inconscient collectif pouvait être, conjointement avec l'inconscient individuel, aliénant.<br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> Je pense aussi que l'auteure utilise des clichés pour détruire des préjugés.<br /> <br /> <br />
J
Et bien justement, je n'ai pas du tout accroché avec ce<br /> livre, je l'ai lu avec un certain plaisir quand même mais bien que sortant un<br /> peu du lot de la nouvelle littérature française actuelle un peu fade (Gavalda,<br /> Nothomb…), ça reste, sous couvert d'originalité, très cliché. Cliché sur les<br /> riches sur les pauvres et au final on reste dans le banal, et justement je<br /> trouve que ça ne sent pas l'intellectualisme (commentaire plus haut), ou alors<br /> l'attendu. Je veux dire qu'en lisant le livre, je vois l'auteur(e), je vois ce<br /> qu'elle sait, sa culture et comment elle la saupoudre dans le caractère de ses<br /> personnages (et on sent la prof, ce qui n’a rien de péjoratif). Moi ce que<br /> j'aime au contraire c'est quand l'auteur est complètement effacé et qu'on<br /> serait bien incapable de le voir à travers des personnages vraiment complexes<br /> et presque indépendants, autonomes. Là ça n'est pas le cas. Mais bon ça reste<br /> une lecture qui a le mérite de me donner envie d'en discuter avec d'autres ;-)
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T
Amplement d'accord avec Sylvie. Cela fait un moment que j'ai lu ce livre, que j'ai trouvé prétentieux. Un livre fait par une intello, sur des intellos, pour des intellos. J'ai beau être friante de fins mets pour l'esprit, je trouve que ce livre en fait vraimen trop...
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A
J'arrive après tout le monde et on ne parle plus de ce bouquin... que je continue toujours à conseiller à mes copines ! Je me suis délectée de chaque phrase parceque je trouvais cela juste et simplement dit, tout en étant profond...
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P
On en parle encore pas mal, mais pour signaler le "phénomène d'édition".
P
je n'ai pas du tout accroché , je me suis même ennuyée à lire les délires d'une concierge autodidacte, les pensées de la petite fille m'ont un peu plus interresser mais ce n'est pas un coup de coeur pour moi.
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S
bon et bien moi, désolée , j'ai bien aimé mais sans plus. Les personnages principaux m'ont parfois énervée, et ce trop plein de culture pour l'une et d'intelligence pour l'autre m'a exaspérée. D'ailleurs pourquoi trop plein au point qu'elles veuillent le cacher comme une faute...
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O
Manifestement le plus grand succès d'édition de l'année 2007, cet critique me donne envie de le lire, promis ce sera mon prochain achat !
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Z
J'ai découvert ce livre par hasard ; on me l'a offert pour mon anniversaire... et j'ai adoré ! On ne voudrait plus quitter ces personnages et surtout Renée. La fin m'a littéralement assommée : je voulais un happy end... mais bon, ça évite sans doute que le roman perde son ton mordant en sombrant trop dans le rose.
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P
pour éviter une fin "trop rose" elle aurait pu faire une fin ouverte... Je me suis demandé pourquoi ce choix...