L'inaperçu - Sylvie Germain
Rentrée littéraire 2008
Depuis la mort de son mari, Sabine élève seule ses quatre enfants et dirige seule l’entreprise familiale. Comme tous les ans, elle passe les fêtes de Noël chez sa belle-famille et tente de maintenir à distance la volonté de son beau-père Charlam de diriger sa famille. Elle rencontre par hasard Pierre, qui joue le rôle de Père Noël dans un grand magasin. Sous un impulsion soudaine, elle lui propose un poste dans son entreprise. Neuf ans plus tard, les enfants de Sabine ont grandi et Pierre a pris sa place dans la famille où il joue le rôle d’ami, de grand frère, de confident. Pourtant personne ne sait rien de lui, de sa famille, de ses origines et personne ne cherche vraiment à savoir, jusqu’où jour où il disparaît brusquement après une fête de famille.
Ce roman est étrange en ce sens qu'il raconte une histoire "en creux". Il y a d'abord cette famille qui s'organise tant bien que mal autour du vide creusé par la mort du père : absence du fils, du père, du mari et de l'amant, symbolisée chez Marie, par l'absence du pied : comment avancer sur un seul pied ? Ce vide est rempli par Pierre, personnalité fluide et transparente, qui semble n'avoir d'autre rôle à jouer que de remplir ce vide, un homme dont on ne nous dit rien et dont seule la disparition permettra enfin à chaque membre de la famille d'avancer. C'est aussi un livre sur les petits et grands secrets de famille, ces souvenirs qui nous empêchent souvent de grandir, quand ils ne nous font pas basculer dans la folie. Et c'est en perdant la mémoire que Pierre, à travers un vide encore une fois, retrouvera ses liens avec son passé.
« Il est dedans. Etre dedans, « ce n’est pas quelque chose qu’on décide. », disait Rothko. C’est quelque chose qui se décide au profond de soi, une volonté qui s’affirme avec la force de l’évidence, de l’amour, une résolution qui s’impose abruptement pour avoir longtemps mûri dans l’ombre. »
C'était ma premiere rencontre avec Sylvie Germain, une rencontre due au hasard, et je ne suis pas complètement convaincue. Certes la plume est belle et fluide, à la fois précise et évocatrice. Mais je me suis demandée jusqu'au bout où elle voulait en venir. Il m'a semblé qu'il manquait quelque chose dans cette histoire, une colonne vertébrale qui lui donne du sens, et j'ai refermé ce livre avec un grand sentiment de frustration.
Elles l'ont lu : Cathulu - Anne - Amanda - Sylire
Albin Michel, 2008. – 294 p.