Ce que nous avons eu de meilleur - Jean-Paul Enthoven
Rentrée littéraire 2008
Le personnage principal de ce roman est un palais, la Zahia, palais marocain envoûtant où le narrateur se réfugie régulièrement à l’invitation de son ami Lewis. La narrateur, éditeur parisien, qui se définit lui-même comme un dilettante aussi bien dans le domaine sentimental que professionnel, est un dandy nonchalant et cultivé qui s’interroge sur la vie et la fuite du temps. Sur la terrasse de la Zahia, bercé par les effluves délicates des roses et des citronniers, il revoie les dix dernières années, dont le palais fut le fréquent décor.
Le moins que l’on puisse dire c’est que Jean-Paul Enthoven sait manier la langue et ciseler ses phrases. Normal, il avoue se complaire dans la compagnie de Stendhal. Car c’est bien lui le héros de ce roman autobiographique, aux accents très fitzgeraldiens. On y lutte contre l’ennui de la vie dans des fêtes aussi folles que futiles. On y croise le fantôme de Tabitha Getty et de Marlon Brando. Des souvenirs d’enfance répondent à des fantasmes inexprimés. Une atmosphère mélancolique et sucrée.
Sauf que l’auteur dévoile clairement que sous les transparents pseudonymes de Lewis et Ariane, se cache le couple BHL-Arielle et d’un seul coup j’ai eu l’impression de lire un à roman à clés. Qui se cache sous le sobriquet de Sucre d’Orge ? Et cette jolie italienne qui mène notre héros par le bout du nez serait-elle… ? Tout le charme de cet élégant roman en a été gâché : j’eus préféré ne rien savoir…
Quel dommage : j’avais failli me laisse envoûter…
Une interview de l'auteur par Michel Field.
Grasset, 2008. – 209 p