Terre des affranchis - Liliana Lazar
Rentrée littéraire 2009

Ce premier roman avait tout pour me plaire : une atmosphère vaguement fantastique qui n'est pas sans rappeler Le Chateau des Carpathes de Jules Verne, une histoire qui hésite entre conte populaire et polar rural, un récit qui mélange les superstitions païennes et les rites chrétiens. Sans parler du sujet puisque Liliana Lazar met en scène la Roumanie de Ceaucescu étouffant sous la cloche de verre du communisme. Et pourtant je l'ai détesté ! J'en ai trouvé le style trop appliqué et les personnages trop stylisés. Mais surtout j'ai détesté cet anti-héros qui commet tous les crimes et s'exlame d'un air penaud: "je ne voulais pas lui faire de mal !", ce lâche meurtrier qui se cache sous les jupes de sa mère pour échapper à la justice, ce veinard qui trouve toujours quelqu'un ou quelque chose pour couvrir ses crimes. J'ai bien compris qu'à travers Victor, Liliana Lazar avait imaginé une allégorie de la période communiste, riche en crimes en tous genres, effacés dès la chute de Ceaucescu, mais pendant tout le roman j'ai attendu une rédemption qui n'est pas venue. Au contraire, une vie de rechange est offerte à Victor sur un plateau, et là j'ai bien failli hurler à la mort, comme un vulgaire loup des steppes !
Et en plus, je me sens bien seule parce que tout le monde semble avoir aimé : Laël, Lilly, Anne-Sophie, Kathel, Cathulu, Esmeraldae et Béné.
Gaïa éditions, 2009. - 198 p.