Le retour du gang de la clef à molette - Edward Abbey
Lecture commune avec Keisha.

Souvenez-vous : ils étaient quatre, ils avaient décidé de se lancer dans l'éco-terrorisme pour préserver les grands espaces de l'Ouest américain, ils s'étaient baptisé le gang de la clef à molette et pendant des mois, ils avaient fait tourner en bourrique les polices de l'Utah, l'Arizona et le Nevada. Puis ils avaient fini par rendre les armes, après un dernier baroud d'honneur, faisant amende honorable et reprenant leur vie tranquille. Sauf un, le plus fou d'entre eux, George Washington Hayduke, qui avait continué sa lutte underground en solitaire.
Et pendant ce temps-là, le progrès a progressé, l'industrie industrialisé et le désert américain est toujours convoité pour ses richesses minérales et touristiques. La dernière trouvaille des industriels est un monstre, une excavatrice géante surnommé Goliath. Son rôle : creuser une mine d'uranium à ciel ouvert. Les écologistes d'Earth first ! vont tenter de s'opposer aux politiciens véreux et George Hayduke va tenter de convaincre ses vieux amis de reprendre du service pour éviter ce viol du désert.
J'ai retrouvé dans ce second volume Edward Abbey identique à lui-même : drôle et révolté, méchant et cynique. Ce roman, publié quinze ans après le premier, est plus politique, plus acide et pourtant tout aussi humaniste que le premier. Les aventures du gang de la clef à molette sont un prétexte à dénoncer l'avidité des groupes industriels, la course effrénée à la croissance et la lente mais inexorable destruction de la nature sauvage. C'est un régal de lire cette prose ironique et déjantée, ce roman est un hymne à la nature en général et à la beauté du déset américain en particulier.
L'avis d'Amanda.
Traduit de l'américain par Jacques Mailhos.
Gallmeister, 2007 (1ere édition 1990). - 399 p.
