L'abîme - Charles Dickens & Wilkie Collins

Walter Wilding est un jeune négociant en vins. A la mort de sa mère, il découvre par hasard qu’il n’est pas son vrai fils. Cette nouvelle le plonge dans un abîme de culpabilité : il usurpe l’héritage d’un inconnu. Il décide alors de retrouver cet enfant perdu. Las ! Les faits remontent à vingt-cinq ans et toutes les pistes qu’il suit mènent à des impasses. Cet échec le plonge dans une profonde dépression… Pendant ce temps, son jeune associé, George Vendale, retrouve par le biais de ses activités commerciales, une vieille connaissance autrefois rencontrée en Suisse et qui se trouve être le tuteur d’une jolie jeune fille dont il ne va pas tarder à tomber amoureux… Ces deux intrigues qui semblent n’avoir aucun rapport ne vont pas tarder à se rejoindre.
Voilà un petit roman qui se lit avec beaucoup de plaisir, tant on a l’impression qu’il a écrit à la façon d’un « cadavre exquis ». L’intrigue ne cesse de prendre des virages surprenants, on part sur une piste et on se retrouve sur une autre, on croit détenir la vérité et elle nous échappe, un mystère chasse l’autre. Même si l’histoire est somme toute assez banale, elle est particulièrement bien ficelée et les deux auteurs nous mènent par le bout du nez. Il y a en plus le plaisir de se demander qui a écrit quoi. Le personnage de Joey Laddle, chef des garçons de cave, bougon et raisonneur, me paraît tout à fait dickensien, alors que la ballade dans les montagnes suisses, glaçantes et angoissantes, appartient plutôt à l’univers de Collins. En tout cas, le résultat est plutôt réussi.

Doriane a aimé, Ys un peu moins.
Et voilà comment je boucle mon premier challenge !

Traduit de l’anglais par Madame Judith
Le Masque, 2010 (1ère édition 1872). – 213 p.