Une fois deux - Iris Hanika

Voilà un roman qui sort tout à fait de l’ordinaire, en associant une histoire assez banale à une forme très originale. Iris Hanika invente une nouvelle manière d’interroger la rencontre amoureuse. D’abord le style est très (trop, de mon point de vue..) introspectif. On suit minute par minute seconde par seconde les évènements dans la conscience des deux protagonistes : la rencontre dure exactement quarante-cinq pages, ce qui est quand même très long. Ensuite, l’auteur interrompt régulièrement la narration par des chapitres consacrés à la poétique des larmes, à l’histoire berlinoise, à la théorie informatique, à des considérations psychanalytiques, voire à des conseils érotiques. Tout ça pour quoi, au final ? Nous démontrer (une fois de plus) que les hommes et les femmes ne fonctionnent pas sur le même mode. Et à ce titre, je dois dire que Senta se révèle aussi pénible que le compositeur auquel elle doit son prénom, avec ses larmes, ses interrogations et ses revirements. Bref, même si le style d’Iris Hanika n’est pas dénué d’humour, je n’ai pas du tout adhéré à cette histoire qui m’a semblé interminable, malgré la sympathique balade berlinoise.
Cathulu (que je remercie pour le prêt) a aimé, tout comme Antigone et Cuné. Aifelle est plus réservée.
Traduit de l’allemand par Claire Buchbinder.
Les Allusifs, 2009. – 277 p.