L'Embellie - Audur Ava Olafsdottir
Rentrée littéraire 2012
Une femme, la narratrice, se fait larguer brusquement par son mari, qui lui reproche, entre autres, de ne pas vouloir d'enfant. C'est une jeune femme assez fantasque, qui parle dix langues et vit de ses traductions. Elle accepte la séparation avec un certain détachement, mais décide quand même de mettre à profit cette rupture pour faire un break dans sa vie et partir en voyage pour quelques semaines, voire quelques mois. Peu avant son départ, sa meilleure amie est hospitalisée et lui confie son petit garçon. Ne pouvant refuser, notre héroïne prend donc la route dans une vieille guimbarde avec un gamin de quatre ans très myope et très sourd, alors que des pluies torrentielles transforment peu à peu l'Islande en un vaste aquarium un rien fantasmagorique.
Je suis beaucoup moins enthousiaste sur ce roman que la plupart des lecteurs dont j'ai déjà lu les avis. Il contient plein de situations qui m'ont paru soit complètement improbables, soit très exagérées : la jeune femme gagne deux fois à la loterie avant de partir en voyage, chaque fois que sa route croise celle d'un animal, celui-ci meurt dans des circonstances suspectes et chaque fois qu'elle rencontre un homme , elle passe la nuit avec lui. On se demande une telle femme a pu supporter pendant dix ans un mari ennuyeux comme la pluie. Le roman met très longtemps à démarrer, mais on finit par comprendre que cette jeune femme va vers l'Est, vers son passé, pour dépasser le traumatisme qu'elle a connu à quinze ans. Audur Ava Olafsdottir reprend ici ses thèmes favoris : le départ comme remède, l'apprentissage de la maternité. J'aurais d'ailleurs aimé qu'elle donne plus de place à cet enfant si sage qu'il a plus un rôle de poupon que de vrai petit garçon.
Bref, la magie n'a pas fonctionné pour moi et je n'ai pas retrouvé l'enchantement de Rosa candida.
Traduit de l'islandais par Catherine Eyjolfisson.
Zulma, 2012. - 395 p.