Jean-Paul Dubois - La vie me fait peur

Paul Siegelman, un français d’une quarantaine d’années, part rejoindre son père à Miami. A l’occasion du voyage en avion, il fait le bilan de sa vie : une enfance toulousaine entre un père excentrique et une mère pragmatique, une jeunesse à la découverte du Nouveau Monde, de Miami à San Antonio et du Mexique au Pérou, un premier vrai boulot un peu loufoque (sociologue pour une équipe de météorologues), un mariage avec une américaine belle, brillante et bosseuse qui va l’aider à gérer la petite entreprise familiale.
Une histoire qu’on a lu mille fois : un homme de la quarantaine en panne dans sa vie : difficultés de couple, difficultés professionnelles, qui suis-je, où vais-je, etc… Au début, ce fut pourtant une bonne surprise : le style est vif et alerte et notre héros est entouré de personnages cocasses : un grand-père qui a dilapidé une partie de l’héritage familial dans les cercles de jeux de Tanger, un père inventeur génial et investisseur médiocre, un premier petit boulot dans un restaurant cubain de Miami dont la patronne le viole sur la table de la cuisine, un deuxième boulot de chauffeur entre San Antonio et Mexico dans un car brinquebalant. Tout ça pour se retrouver à trente-cinq ans dans l’entreprise de son père qui vend des tondeuses à gazon vertes. A partir de là le lecteur s’ennuie à mourir. Mariage caricatural, beaux-parents caricaturaux, road-movie dans les Florida Keys avec ses deux vieux papa,… Et notre pathétique héros découvre enfin que ses difficultés n’en étaient pas. Quel ennui ! Je n’ai pas souligné une seule phrase dans ce livre et je l’ai refermé en me demandant ce qu’une telle lecture m’avait apporté : pas grand-chose, je le crains.
Points Seuil – 1994 – 237 pages