La vie secrète de E. Robert Pendleton - Michael Collins

Ce roman qui commence comme une énigme littéraire tourne très vite au roman policier et je n’ai pas trouvé le mélange des genres très réussi. D’un côté, un discours pseudo-intellectuel assez rasoir sur la création littéraire, de l’autre une enquête policière carrément sordide. C’est un roman très noir, très pessimiste. L’auteur multiplie les lieux sinistres : aéroport désert, hôpital déshumanisé, motel miteux. Tous les personnages ne montrent que leur face noire : Adi, éternelle étudiante incapable de finir sa thèse, succombe à la drogue devant la complexité de la situation, Horowitz malgré son succès et son argent est un solitaire alcoolique. Quant à Ryder, le flic chargé de l’enquête, il est à la police ce que Pendleton est à l’université : un dépressif qui a accumulé les échecs familiaux et dont la carrière est en panne. C’est pourtant le seul personnage de l’histoire qui ait une réelle consistance, il s’accroche à son enquête pour ne pas sombrer et finira par découvrir une vérité qui lui coûtera très cher. C’est vraiment grâce à lui que je suis arrivée au bout de ce roman qui délivre un message (la culture et le savoir ne servent à rien face au néant de la vie) auquel je n’adhère pas du tout. Bien au contraire.
D'autres avis plus positifs : Eireann, Lily, Virginie, Cathulu, Michel
Et des avis qui rejoignent le mien : Joelle, A l'ombre du polar
Traduit de l’américain par Jean Guiloineau.
Points, 2008. – 445 p.