La princesse et le pêcheur - Minh Tran Huy

La princesse et le pêcheur est d'abord un conte vietnamien, dont les deux héros de ce roman très autobiographique sont une illustration moderne.
Lan et Nam sont tous deux originaires du Vietnam mais ont deux histoires très différentes. Lan est née en France de parents vietnamiens. Si ses parents ont laissé derrière eux une histoire douloureuse en quittant leur pays natal, ils l’ont oubliée et en ont peu parlé à leur fille, car tous deux ont poursuivi un seul objectif : s’intégrer et réussir professionnellement. Grâce à eux, Lan bénéficie d’une existence douillette et confortable. Pourtant c’est une adolescente timide et solitaire, qui vit dans ses rêves et n’a que des livres pour amis. Jusqu’au jour où, sur un ferry qui l’emmène en Angleterre, elle fait la connaissance de Nam. Lui est arrivé depuis peu en France, c’est un boat people. Mais de sa vie au Vietnam ou de sa famille laissée là-bas, il parlera peu. Les deux adolescents n’ont rien en commun sauf ce pays, le Vietnam. Ils vont pourtant devenir amis, une amitié bizarrement déséquilibrée puisque la jeune fille est amoureuse et attend un geste tendre, alors que lui se contente de la traiter en petite sœur. Grâce à cette rencontre, Lan va s’interroger sur son identité et la place qu’occupe le Vietnam dans sa vie.
J’ai été déçue par ce roman dont le thème est pourtant passionnant : comment vivre quand on est écartelé entre deux cultures et deux pays, comment survivre quand on a perdu son passé ? Mais l’auteur a un style assez plat et son roman part un peu dans tous les sens : une amourette d’adolescents, un retour au pays natal, le drame du Vietnam, des contes qui tous illustrent un amour impossible, comme en vivent les héros d’Haruki Murakami, auteur favori de la jeune narratrice. L’histoire est émouvante, mais comporte toutes les maladresses d’un premier roman.
Cuné et Caro[line] ont aimé, Laetitia beaucoup moins.
Une interview de Minh Tran Huy.
Actes Sud, 2007. — 187 p.