Noyade en eau douce - Ross Macdonald
A Los Angeles dans les années cinquante, Lewis Archer est détective privé. Tout commence par une histoire presque banale. Maude Slocum a intercepté une lettre anonyme destinée à son mari qui l’accuse d’adultère. Elle veut savoir qui en est l’auteur et l’empêcher de briser son mariage. Elle propose à Archer d’assister à un cocktail qu’elle donne le soir même dans sa belle maison de Nopal Valley. Archer découvre vite que le ménage Slocum va mal, que leur file flirte avec le chauffeur et que la maison appartient en fait à la belle-mère qui maintient toute la famille dans état de dépendance financière pesante. Au cours de la soirée, la belle-mère est retrouvée morte et le chauffeur disparaît.
Quel plaisir de lire à nouveau un authentique polar des années cinquante ! Ce que j’ai aimé dans cette histoire, c’est que ça commence comme une histoire de famille compliquée (père homosexuel refoulé, mère frustrée, belle-mère rapiat, fille trop délurée : on se croirait chez Tennesse Williams…), mais que l’intrigue se révèle bien complexe, reliée à l’avidité des grandes compagnies pétrolières, qui couvrent toute la Californie de puits de pétrole. Ce qui donne l’occasion à l’auteur de nous balader sur les routes américaines et d’alterner scènes d’action et analyse psychologique. L’enquête ne sera pas de tout repos, ni exempte de femmes fatales, mais Archer, en plus d’être totalement incorruptible, se caractérise par une ténacité à toute épreuve.
Un policier parfaitement bien construit et super bien écrit, truffé de jolies métaphores comme je les aime, émaillé de dialogues percutants et riche en rebondissements surprenants.
Titre original : The drowning pool.
Traduit de l’américain par Jacques Mailhos.
Gallmeister, 2012. – 278 p.