Les clochards célestes - Jack Kerouac

Publié le par Papillon

 

« Nous étions de nouveau dans notre élément : sur la route. »

 

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1955. Ray Smith, routard bohême et bouddhiste, débarque à San Francisco pour y retrouver des copains poètes et beatniks. Il y rencontre un adepte de la culture japonaise, Japhy Ryder, qui va l’initier non seulement à la philosophie zen, mais surtout à la vie au grand air, à la randonnée en montagne et à une forme de simplicité. Pour Ray, c’est une révélation : il décide de changer de vie, de renoncer à sa vie citadine et de devenir un homme des bois.

 

« Tout ce que je veux, c’est faire ce qui me plaît. Je préfère brûler le dur, dans des trains de marchandises d’un bout à l’autre du pays, faire ma cuisine dans des boîtes de conserves, sur des feux de bois, plutôt que d’être riche, avoir une maison et travailler. »

 

Ce livre, comme tous ceux de Kerouac, est totalement autobiographique, et c’est bien l’auteur qui se cache sous le personnage de Ray Smith. Du Sal Paradise de Sur la route au Ray Smith des Clochards célestes, près de dix ans se sont écoulés pendant lesquels Kerouac s’est initié au bouddhisme : il lit le Sutra du Diamant, pratique la méditation et suit la voie du Dharma. Toujours autant épris de la vie sur la route, il recherche moins les plaisirs extrêmes que procurent vitesse, sexe et drogues, qu’une forme de sérénité. Dans cette quête, Japhy Ryder (pseudonyme qui cache le poète Gary Snyder, qui joua un rôle prépondérant dans la diffusion du bouddhisme zen aux Etats-Unis) va faire figure de maître spirituel.

 

Génial roman, véritable hymne à la liberté, à l‘amitié et à la joie de vivre, écrit de cette plume spontanée et vivante, joyeuse et folle, qui est la marque de Kerouac, et que j’adore ; qui contient en germe tout ce qui fera la mythologie du mouvement hippie : vie en communauté, retour à la nature, sexualité joyeuse et débridée, refus du conformisme social et rejet de la société de consommation. Un roman qui contient quelques pages sublimes sur la beauté et la magie de la nature, et dévoile une facette moins connue de l’auteur phare de la beat generation, en apprenti bouddhiste, quelquefois comique, jamais ridicule, toujours émouvant dans sa quête éperdue de liberté et de vérité.

 


Titre original : The Dharma Bums.

Traduit de l’américain par Marc Saporta.

Gallimard, 1963 (Folio 1974), 374 p.

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C
<br /> Cette note enthousiaste est contagieuse !<br />
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K
<br /> J'ai eu ma période Beat generation, mais je ne crois pas avoir lu celui-ci ! <br />
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P
<br /> <br /> Formidable roman et formidable époque !<br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> Tu as trouvé les mots justes pour présenter ce roman !<br /> <br /> <br /> Ca a été ma première rencontre avec Kerouac (et la seule, à ce jour), et j'avais trouvé cela... lumineux, fou, profond. Un grand texte ! Et j'espère que "Sur la route" (patientant sur mes<br /> étagères) saura autant me séduire.<br />
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P
<br /> <br /> Je trouve celui-ci bien meilleur que Sur la route (lu il y a trente ans !), sans doute parce qu'il est plus proche de mes préoccupations du moment : méditation, nature, sérénité, etc... <br /> <br /> <br /> <br />