Maryse - Francine Noël
Montréal, Novembre 1968. Maryse, d’origine modeste, commence ses études universitaires. Elle partage un appartement avec François Ladouceur qui est secrètement amoureux d’elle, mais ne rêve que de Michel Paradis, un camarade de classe.
Francine Noël fait parfaitement revivre les années 70 : le milieu universitaire littéraire, les grands débats idéologiques, les rêves de révolution et de liberté de toute une génération. Son regard est critique, ironique, mais jamais méchant. Elle sait parfaitement mettre le doigt sur les contradictions de tous ces jeunes gens élevés dans les beaux quartiers, qui débattent sans fin de la dictature du prolétariat, alors que la seule prolétaire qu’ils aient jamais eu l’occasion de rencontrer est la femme de ménage de leur mère. Dans ce milieu, Maryse dénote légèrement car elle est envahie par les doutes et hantée par sa famille, une vraie famille de prolétaires dont elle a vaguement honte. C’est ce qui la rend si réelle et si attachante. Elle est parfaitement lucide sur ses propres contradictions. Et c’est à sa propre libération que l’auteur nous fait assister : elle se libère d’un amour qui la détruit, d’une image du père qui n’est que fantasme, d’un rêve illusoire de liberté.
Francine Noël fait parfaitement revivre les années 70 : le milieu universitaire littéraire, les grands débats idéologiques, les rêves de révolution et de liberté de toute une génération. Son regard est critique, ironique, mais jamais méchant. Elle sait parfaitement mettre le doigt sur les contradictions de tous ces jeunes gens élevés dans les beaux quartiers, qui débattent sans fin de la dictature du prolétariat, alors que la seule prolétaire qu’ils aient jamais eu l’occasion de rencontrer est la femme de ménage de leur mère. Dans ce milieu, Maryse dénote légèrement car elle est envahie par les doutes et hantée par sa famille, une vraie famille de prolétaires dont elle a vaguement honte. C’est ce qui la rend si réelle et si attachante. Elle est parfaitement lucide sur ses propres contradictions. Et c’est à sa propre libération que l’auteur nous fait assister : elle se libère d’un amour qui la détruit, d’une image du père qui n’est que fantasme, d’un rêve illusoire de liberté.
Et Francine Noël joue admirablement bien avec la langue passant d’un registre à l’autre, inventant des mots, trafiquant des mots. C’est un bonheur de lecture.
Bibliothèque québécoise. - 518 p.