L'art de la joie - Goliarda Sapienza
La jolie Modesta voit le jour le 1er janvier 1900 dans une famille très pauvre de la Sicile profonde et se révèle dès son plus âge très effrontée. Violée par son père à l'âge neuf ans, elle échappe à l'incendie de sa maison et est recueillie par une communauté de religieuses. Au couvent elle ne recevra pas la grâce et ne sera pas touchée par la foi, mais elle apprendra l'hypocrisie et la dissimulation. Elle découvre très vite qu'il est très facile de manipuler son entourage et quand la manipulation ne suffit pas, la belle enfant n'hésite pas à commettre un meurtre. C'est ainsi qu'à l'âge de seize ans, après avoir réussi son premier assassinat, elle est recueillie par une riche famille d'aristocrates siciliens. Sous un masque de fausse humilité et de piété mensongère, la belle ne tardera pas à devenir princesse à la place de la princesse et maîtresse du domaine. Par la suite le roman s'enlise dans le récit de la vie sexuelle de cette femme soi-disant libérée et je me suis totalement ennuyée…
L'auteur de ce roman a eu beaucoup de mal à le faire publier car il était jugé choquant par la liberté de mœurs dont fait preuve l'héroïne. Moi, ce qui m'a profondément choquée dans cette histoire, c'est que ni l'auteure ni son héroïne ne semblent avoir la moindre notion du bien et du mal. Modesta avant d'être une femme qui se veut libre, est surtout une femme très égoïste, soumise à la violence de ses désirs, et prête à tout pour les assouvir. Ce n'est pas du tout ma propre conception de la liberté. Je ne vois pas le prix d'une liberté acquise par le meurtre et le mensonge.
Traduit de l'italien par Nathalie Castagné.
Editions Viviane Hamy – 2005 – 636 p.