Oscar Wilde - Le portrait de Dorian Gray
Encore un classique incontournable...
Dorian Gray se fait faire son portrait par son ami Basil Hallward et le peintre réalise un chef-d’œuvre. En se voyant ainsi représenté sur la toile, le jeune Dorian Gray prend pour la première fois conscience de la grande beauté de son visage. Mais aussitôt surgit l’angoisse de la perte de cette beauté et de cette jeunesse. Alors le jeune homme fait un vœu : « Si ce portrait seul pouvait vieillir et moi rester jeune ! ». Puis Dorian Grey rencontre un dandy cynique, Lord Harry Wotton, qui entreprend de faire son éducation esthétique et lui dévoile son art de vivre : l’art est plus important que la vie elle-même et la quête de la beauté est la seule raison qui vaille de vivre. Dorian tombe alors amoureux d’une jeune et belle actrice, mais quand il lui avoue son amour, le monde bascule…
J’ai beaucoup aimé ce roman étrange et fascinant, et l'idée que le portrait qui vieillit à la place de la personne qu’il représente devient le portrait de son âme. Ce roman est avant tout une œuvre intellectuelle qui traite du rapport entre l’art et la vie. Dorian a trop bien suivi les préceptes de Lord Harry et la poursuite de la beauté a fait de lui un monstre qui ne sait plus faire la distinction entre le Bien et le Mal, sauf quand il regarde son portrait. Alors il cache le portrait devenu immonde dans un grenier inhabité. Mais ce roman se lit très facilement parce qu’Oscar Wilde a un écriture brillante, notamment dans les dialogues où se révèle tout son talent d’auteur de théâtre, même si certains de ses traits d’esprit peuvent paraître faciles. J’ai notamment aimé le personnage de Lord Harry, qui est une sorte de double de l’auteur lui-même et qui cultive l’art du paradoxe. J’ai lu ce livre un crayon à la main, tant j’ai relevé de phrases dignes d’être notées. Contrairement aux apparences et à une certaine légèreté des propos, ce roman est très profond.
Trad. de l'anglais par Vladimir Volkoff.
Folio, 1992 – 408 p.