Soie - Alessandro Baricco
Dans la série « rattrapage d’été », j’ai mis à profit cette période estivale de prérentrée littéraire pour découvrir ce roman italien qui m’avait échappé lors de sa sortie et que tout le monde semble désormais considérer comme un classique incontournable. Ce court roman, écrit en chapitres très brefs d’une langue à la fois simple et poétique, installe dès les premières pages une envoûtante atmosphère...
Hervé Joncour est négociant en vers à soie. Tous les ans il traverse la Méditerranée pour aller acheter des œufs de vers à soie en Libye ou en Egypte. Puis il les revend avant leur éclosion au groupement de sériciculteurs de son village. Nous sommes en 1861 dans le Sud de la France et tout le village de Lavilledieu vit de la culture du ver à soie. Aussi quand l’épidémie de pébrine commence à ravager les élevages, il est vital de trouver une autre source d’approvisionnement. C’est ainsi qu’Hervé Joncour entreprend son premier voyage vers le Japon, qui est alors un pays complètement fermé au commerce international. On y entre en contrebande et on y négocie en secret dans des villages reculés. Le fournisseur d’Hervé Joncour se nomme Hara Kei et est une sorte de seigneur local et féodal. A ses côtés se tient une ravissante et mystérieuse jeune femme blanche qui ne dit mot mais possède de grands yeux. Année après année, Hervé Joncour retourne au Japon pour acheter des œufs. Année après année un fil de désir se tisse entre lui et la jeune fille, un fil aussi fragile et ténu qu’un fil de soie.
Ce pourrait être un roman d’aventures ou un roman scientifique sur la culture et l’histoire du ver à soie, mais c’est un roman d’amour, aussi doux et précieux que cette étoffe magique et sensuelle qu’est la soie. C’est une histoire d’amour et de désir qui se construit sur le silence et dans l’attente, comme se tisse un drap de soie chatoyante. Une histoire qui donne envie de fermer les yeux et de se laisser caresser par le souffle d’une brise légère…
D'autres avis : Lilly - Allie - Céline - Essel.
Traduit de l’italien par Françoise Brun.
Gallimard, 2001. – 142 p.