Quatre murs - Kéthévane Davrichewy
Ils sont quatre frères et soeurs : deux filles et deux garçons, deux grands et deux petits, deux inséparables et deux jumeaux. Ils ont tissé dans leur enfance des liens très forts, très ancrés dans la maison de famille. Mais aujourd'hui, leur père est mort, leur mère doit vendre la maison, des dissensions apparaissent au sein de la fratrie : jalousies, rancœurs, non-dits... Deux ans plus tard, ils doivent se retrouver en Grèce, pays de leurs grands-parents, où l'aîné vient de s'installer, et ces retrouvailles les inquiètent tous.
L'auteur fait parler chacun des personnages à tour de rôle : Saul sur le divan du psy, Hélène dans un monologue intérieur, Elias et Rena dans un dialogue absurde à la Beckett. Questions épineuses et douloureuses que celles de la fratrie : comment être proche sans être trop proche, comment devenir adulte sans couper les liens, comment rester unis après la mort des parents, comment pardonner les petites et grandes trahisons du passé, ne pas jalouser la réussite professionnelle des uns, la joir familiale des autres. Autant de questions universelles, auxquelles nous sommes tous confrontés un jour ou l'autre...
Pourtant, je n'ai pas réussi à adhérer totalement à ce roman, ni à ces histoires de famille. Je ne les ai pas trouvés sympathiques, ces quatre-là, un peu trop stéréotypés : l'éternelle victime et l'éternelle coupable, le mal-être et la culpabilité de celui qui a réussi, la sérénité de celui qui a du renoncer à ses rêves. Quelque chose dans la narration m'a gênée, ou plutôt dans l'absence de narration justement, dans cette écriture un peu décousue qui suggère sans dévoiler.
Un roman assez juste sur la complexité des liens familiaux, qui ne m'a pourtant pas beaucoup touchée.
D'autres avis : Karine - Luociné - Mango
Editions Sabine Wespieser, 2014. - 180 p.