Le Club des Incorrigibles Optimistes - Jean-Michel Guenassia
Rentrée littéraire 2009

Ce gros roman n’est pas exempt de défauts : un style un peu plat, des incohérences, mais c’est tout de même un bon roman populaire comme je les aime, un roman qui mélange les genres : roman de société, roman historique, roman d’initiation, roman familial. Au début, j’ai été gênée par le jeune âge de Michel. Difficile d’imaginer qu’un si jeune adolescent puisse devenir ami avec des étudiants de dix ans plus âgés, ou le confident d’une jeune fille solitaire. Mais l’auteur nous entraîne dans un tel tourbillon d’aventures que l’on oublie vite ces détails. D’un côté, il a su recréer dans le détail le Paris des années soixante, le quatorzième arrondissement où vit Michel ; de l’autre, il nous plonge dans l’histoire européenne de l’après seconde guerre mondiale à travers le destin de ces exilés de l’Est. Il multiplie les personnages et les anecdotes, certains plus crédibles que d’autres, plus ou moins drôles ou tragiques. Il mêle avec bonheur le quotidien de Michel, celui d’un ado, et l’histoire avec un grand H. D’un côté, les cours de maths honnis, les livres dévorés, les disputes familiales, les Beatles et le baccalauréat ; de l’autre, de Gaulle, Staline, Budapest en 1956, la construction du mur de Berlin, l’Algérie et l’OAS.
Je ne suis pas du tout étonnée que les Lycéens l’ait choisi pour leur Goncourt, tellement il est facile de s’identifier à ce jeune héros, et j’en suis ravie parce que ce roman trace une très belle page d’histoire. D’ailleurs, l’auteur lance plein de pistes, laissant penser qu’il pourrait y avoir une suite…
D'autres avis : Amanda - Clarabel - Laurence - Caro[line]
Albin Michel, 2009. – 758 p.