Dans la foule - Laurent Mauvignier
29 mai 1985 : toute la ville de Bruxelles se prépare à accueillir le match du siècle, la finale de la Coupe d’Europe de foot entre Liverpool et Milan. De toute l’Europe, supporters et amoureux du foot convergent vers le stade du Heysel. Mais la fête n’aura pas lieu. Des supporters anglais ivres et cherchant la bagarre provoqueront une violente bousculade dans laquelle périront près de quarante personnes. Voilà pour le fait divers historique.
Dans ce drame, Laurent Mauvignier imagine quelques jeunes gens venus d’Italie, de France ou d’Angleterre et qui tous vont laisser une part d’eux-mêmes dans ce stade. Car ils ne seront plus jamais les mêmes après ce jour-là. Il y a Geoff, le jeune anglais de Liverpool, qui ne voulait pas y assister à ce match et qui n’aime même pas le foot, mais qui n’a pas su dire non à ses frères. Il y a Tana qui n’a jamais assisté à un match de foot de sa vie, mais qui a reçu deux billets en cadeau de mariage, car elle est en voyage de noces, la jolie italienne qui rentrera seule à la maison. Il y a Tonino et Jeff, deux étudiants fauchés qui n’ont ni argent, ni billets, mais espèrent quand même voir le match ; ils se débrouilleront. Et puis il y a Gabriel et Virginie qui ne le verront jamais, ce match. D’ailleurs aucun d’eux ne verra le match car l’accident survient avant même que la partie n’ait pu commencer. Il n’est d’ailleurs pas question de foot dans cette histoire, mais d’une tornade brutale et imprévue qui ravage des vies.
Il est évident que Laurent Mauvignier a un style très personnel, qui confine souvent au poétique, et son histoire est troublante, émouvante, perturbante. Et pourtant je me suis ennuyée dans ce livre que j’ai eu beaucoup de peine à terminer. Je pense que c’est dû à la forme littéraire choisie : je me suis lassée de ces monologues intérieurs et répétitifs, de tous ces actes et ces pensées racontées par le regard d’autrui. J’ai trouvé tout cela insupportable, comme l’était insupportable sans doute de se retrouver à cet endroit-là, ce jour-là.
Editions de Minuit, 2006. – 373 p.
L'avis de InColdBlog et de Clochette