La voleuse d'hommes - Margaret Atwood
Trois femmes se préparent pour un déjeuner en ville. Trois femmes qui sont obsédées par la même femme, Zenia. Trois femmes très différentes : Tony, l’intellectuelle ; Roz, la femme d’affaires et Charis, la rêveuse. Trois femmes qui ont pourtant un point commun : un jour, Zenia leur a volé leur amant ou leur mari. Mais maintenant Zenia est morte. Pourtant, c’est Zenia qu’elles vont voir réapparaître au cours de ce fameux déjeuner. D’où sort-elle ? Que veut-elle ?
Je n’ai pas du tout aimé ce roman. J’ai d’ailleurs eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire. La première partie où ces trois femmes se préparent pour le même déjeuner est d’une lourdeur incroyable. La seconde partie est la plus intéressante, où l’auteur nous raconte la vie de chacune de ces femmes et les circonstances dans lesquelles elle ont connu Zenia. Mais comme ces trois vies se ressemblent ! Des vies marquées par la guerre, des parents absents ou défaillants : une mère en fuite, un père suicidaire, une mère folle, un oncle pédophile, une mère psychorigide et un père infidèle… Normal, dès lors, que chacune de ces femmes cherche une compensation : Tony dans la recherche universitaire, Roz dans l’argent et Charis dans la spiritualité. Et puis elles rencontrent Zenia… A Tony, Zenia emprunte un mari qui reviendra bientôt, plus amoureux que jamais ; à Charis, elle vole un amant immature qui serait de toute façon parti ; enfin, elle provoque la mort du mari de Roz, un homme infidèle et égoïste. Bref, Zenia leur rend service à toutes les trois. D’ailleurs, Zenia n’est pas très différente d’elles : elle aussi a eu une enfance marquée par la guerre, elle aussi a cherché des compensations dans la quête du pouvoir et la séduction. Zenia, c’est la femme fatale, que les hommes désirent et que les femmes détestent. C’est aussi le double noir des trois autres, l’aventurière, qui réalise leurs fantasmes… Alors, quand enfin le lecteur la voit apparaître il s’attend forcément à un dénouement spectaculaire. Au lieu de cela, Zenia apparaît comme une femme pitoyable, à qui il ne reste plus que ses mensonges. Et la fin est ridicule et parfaitement incrédible ! Bref, un histoire assez banale, racontée sans originalité, avec beaucoup de longueurs et d’invraisemblances.
Traduit de l'anglais (Canada) par Anne Rabinovitch
10/18 – 1994 – 654 p.