Le dîner - Anna Davis

Le dîner le plus long et le plus ennuyeux auquel il m’ait été donné d’assister ! Un roman désolant de banalité et de généralités. Oui, il s’agit d’une comédie sociale mais, dans le genre, Edith Wharton a fait mille fois mieux. Bien sûr tous ces gens n’existent que pour les apparences : c’est l’objet même du dîner : une mise en scène du bonheur personnel et de la réussite sociale. Mais en coulisse on découvre que la réalité n’a rien à voir avec les apparence et qu’ils ont tous des secrets à cacher : Clive est bisexuel, Roger a des dettes de jeu, Alex couche avec la femme de son meilleur ami, Tilda vient de se faire avorter d’un enfant illégitime et s’envoie des lignes de coke avec sa meilleure amie. Celle-ci est une belle salope qui déniche les secrets des autres et appuie là où ça fait mal. Que fait Clarrie au milieu de ces gens ? Elle incarne, ainsi que son mari, ces gens qui tentent coûte que coûte de rester eux-mêmes et qui refusent le jeu social. Il est évident, dès son arrivée en scène, qu’elle a un problème, un grave problème, mais personne ne le voie, tant ils sont tous tournés vers eux-mêmes et leurs petites préoccupations. Seul Brian va l’aider, celui que tout le monde méprise en douce…
J’ai détesté ce de parti pris de donner à Clarrie le pouvoir de lire dans la tête des gens. Ca crée un élément fantastique tout à fait hors de propos. Sans compter qu’elle attribue un surnom à chacun et que le lecteur est parfois complètement perdu.
Je m’attendais pour un premier roman à quelque chose de moderne, drôle et piquant, mais ce n’est qu’une collection de clichés éculés.
Traduit de l'anglais par Dominique Defert.
Nil éditions – 1999 – 317 p.