Jonathan Coe - Bienvenue au club
De Jonathan Coe, j’avais bien aimé Testament à l’anglaise, un peu moins La maison du sommeil. Et je me rends compte que de ces deux livres, il ne me reste rien. Et je crois bien qu’il en sera de même pour celui-ci. Non pas qu’il soit désagréable à lire, bien au contraire, mais il y manque cette énergie, ce relief ou ce personnage charismatique qui font un grand roman.
L’action se déroule dans les années 70 dans une petite ville de province anglaise et l’auteur nous présente un groupe d’ados qui ont en commun de tous fréquenter le lycée King William. Nous découvrons leur passion pour la musique, rock et punk, leur envie de monter un groupe ou d’écrire des histoires, leurs premiers émois amoureux, les amitiés qui se font et se défont, les blagues de gamins, le journal du lycée, etc… Le tout sur fond de malaise social : grèves dans l’industrie automobile, montée du nationalisme, du racisme et de la xénophobie, fin de l’état providence, affrontement entre conservateurs et travaillistes. Et c’est aussi la guerre en Irlande et les attentats de l’IRA, si lointains et soudain si proches. Bref, l’auteur retrace toute une époque par le biais de ces lycéens et de leurs parents.
Jonathan Coe a beaucoup d’humour et certaines scènes sont certainement des morceaux d’anthologie, mais l’ensemble reste plat, aucun des personnages n’a de vrai relief. L’histoire est racontée à plusieurs voix, y sont intercalés des extraits de journaux intimes, des articles de journaux. Ces passages-là sont souvent les meilleurs. Et l’ensemble ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Traduit de l’anglais par Jamila et Serge Chauvin.
Gallimard, 2003 — 523 p.