Le virtuose - Hernan Rivera Letelier
Au Nord du Chili, dans le désert d’Atacama, on ne trouve rien d’autre que des mines, des mines de salpêtre. A chaque mine son campement, qui déménage quand la mine ferme. L’auteur nous emmène dans l’un de ces campements, Coya Sur, où ne règne que poussière, chaleur et pauvreté. Mais la vie n’y est pas si triste que l’on pourrait croire. Après le boulot, les hommes se retrouvent au bistrot autour de leurs deux sujets de conversations favoris : sexe et football. Le football est l’enjeu d’une guerre qui oppose Coya Sur au campement voisin de Maria Elena. Malheureusement Coya Sur perd tous ses matches… Et justement se prépare un match d’une importance vitale, un match qui sera peut être le dernier puisque la mine est menacée de fermeture. C’est alors qu’arrive au campement un génie du foot, un artiste, un virtuose. Les habitants de Coya Sur seront-ils capables de convaincre Expedito Gonzalez de participer au dernier match et de sauver l’honneur du village ?
Vous cherchez du burlesque et du baroque ? Avec ce roman vous ne serez pas déçus. L’auteur nous y présente une galerie de personnages pas piqués des vers : buveurs, menteurs, dragueurs, tricheurs. On peut le lire comme une tragédie grecque : huit jours pour convaincre un joueur de foot pas très motivé de participer au match du siècle, sur fond de revendication sociale, de dictature militaire et de fatalisme résigné. Pourtant l’auteur n’a rien de désespéré et on peut le lire aussi comme une vaste blague, un pied de nez au destin, une fantaisie footballistique et poétique. Alors installez-vous confortablement :
« L’arbitre consulte sa montre, regarde les deux juges de touche, lève la main et siffle ; la partie vient de commencer, chers auditeurs, phénylalanine hydrolase et fils de purge, la dernière partie avant la fin du monde ! »
L'avis de Cuné. Et celui,tout aussi positif, de Bellesahi.
Traduit de l’espagnol (Chili) par Bertille Hausberg.
Métailié, 2008. – 159 p.