Ma femme de ta vie - Carla Guelfenbein
Ils sont trois, ils ont vingt ans et ils s’aiment dans le Londres un peu déjanté des années quatre-vingt. Antonio et Clara ont en commun une langue et un pays, le Chili, abandonné brutalement quelques années plus tôt, au moment du coup d’état. Théo et Antonio ont en commun une date de naissance et un rêve partagé de liberté. Quant à Théo et Clara, ils tombent amoureux au premier regard, comme on tombe amoureux à vingt ans. Clara est danseuse, belle, lunaire et secrète. Antonio est solaire, exalté et rebelle, mais tourmenté par une histoire familiale douloureuse. Il est habité par le désir de retourner au Chili pour entrer en résistance.
L’amour rime mal avec le chiffre trois : Théo ne cesse de s’interroger sur sa vraie place entre Antonio et Clara. Le triangle amoureux va exploser sous le coup d’une double trahison. Quinze ans plus tard, ils se retrouvent pourtant au Chili pour fêter Noël. Chacun va mesurer à quel point leur amitié de jeunesse a marqué leurs vies à jamais. Et les masques vont tomber, dévoilant des êtres bien différents de l’image qu’ils donnaient d’eux.
Ce roman a des allures de tango argentin, balançant du passé au présent, du Chili à l’Angleterre, de l’amour à l’amitié, de l’innocence à la tragédie. Mais ses personnages un peu trop fantomatiques n’ont pas su vraiment me toucher, sauf peut-être quand ils font, à trente-cinq ans, le bilan de leur vie, et ramassent les morceaux de leurs rêves de jeunesse.
Traduit de l’espagnol (Chili) par Claude Bleton.
Actes Sud / Babel, 2007. – 298 p.