Aucun dieu en vue - Altaf Tyrewala

Publié le par Papillon


tyrewala.jpg« Avant, j’étais poète et je pouvais ressasser de subtiles métaphores des jours durant.
A présent, je passe mes journées à cuisiner pour Urbaid et Minaz, à dépenser les milliers de roupies que leur père gagne tous les mois, et à contempler l’écran de télévision, l’esprit ailleurs.
C’est tout ce que j’ai à dire.
Le ronronnement de la climatisation et de la télé, allumée vingt-quatre heures sur vingt-quatre, m’a réduite au silence. »

 

La femme qui parle, Mme Khwaja, est la première des quarante-sept narrateurs qui se succèdent dans ce curieux premier roman, et dont le seul point commun est de vivre à Bombay (ou Mumbai). Quarante-sept éclats de vie qui dessinent le portrait d’une Inde qui en entrant dans la modernité à tourné le dos à Dieu et à la spiritualité. L’auteur manipule ses personnages avec un humour caustique, comme des marionnettes ballottées par des forces qui les dépassent : richesse  ou pauvreté, mondialisation et consommation, racisme, mensonge et corruption. Chacun d’eux, du mendiant au riche homme d’affaires, de l’avorteur au tueur de poulets, de la mère de famille à la jeune épouse, soufre du même mal : « l’angoisse de sa propre insignifiance ».

 

Merci à Chiffonnette de me l'avoir conseillé !  

 

Traduit de l’anglais (Inde) Marc Royer.
Actes Sud, 2007. – 203 p.

Publié dans Littérature asiatique

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V
J'avais flashé sur ce livre quand il est paru mais je n'ai jamais pris le temps de le lire. Ton avis conforte la premier impression que j'avais eu en le feuilletant, je le re-note ! :-)
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C
Oui, c'est plutôt drôle!! D'ailleurs, ce que j'ai préféré c'est sans doute ce panel complet de la société indienne! Modernité et traditions mêlées! Vraiment sympa!
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C
Il t'a plu alors? Je trouve wue la polyphonie est vraiment bien maîtrisée! Et que c'est un joli portrait de la société indienne!
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P
J'ai été très étonnée de décovrir une société indienne aussi moderne ! J'ai vraiment une vision de l'Inde très rétrograde. J'ai bien aimé, oui, et quel humour !
C
47  narrateurs ! j'aime les romans plyphoniques mais à ce point là  je en ssais aps trop ...
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P
En fait on passe de l'un à l'autre très naturellement et très facilement.
L
Je l'avais vu au salon du livre l'an dernier mais j'avais peur que ce ne soit un peu superficiel!... qu'en penses-tu?
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P
Ca ressemble à un album photos : une collection d'instantanés qui dresse un portrait d'une ville.