La poursuite de l'amour - Nancy Mitford
Comme son titre l’indique, ce roman est !’une de ces quêtes amoureuses dont les auteures anglaises semblent avoir le secret. Les héroïnes en sont deux cousines, Fanny et Linda, qui à partir de l’âge de quinze ans, guettent la venue de cet amour qui doit bouleverser leurs vies. Fanny, fille de parents très négligents, très absents et très volages, est très raisonnable tandis que Linda, pourtant fille de hobereaux campagnards très pragmatiques, est une incorrigible romantique qui confond mariage et amour. C’est Fanny qui raconte mais c’est Linda le personnage central de l’histoire. Celle-ci va céder par deux fois aux sirènes langoureuses du mariage et se tromper deux fois avant de trouver l’amour de façon tout à fait inattendue.
Dans ce roman, Nancy s’est mise en scène sous les traits de son héroïne et c’est sa famille et son milieu qu’elle dépeint. Mon avis est mitigé sur ce livre. D’un côté j’ai beaucoup aimé l’humour typiquement anglais de l’auteure et la peinture de cette société campagnarde peuplée de personnages hauts en couleur. On y rencontre l’Oncle Matthew, personnage truculent et terrifiant qui organise des « chasses aux enfants » et pleure à une représentation de Roméo et Juliette, mais aussi Lord Merlin, aristocrate cultivé et raffiné qui arrive toujours à point nommé pour sauver Linda de situations délicates, et Davey, l’intellectuel hypocondriaque. D’un autre côté Linda m’a beaucoup agacée, avec cette incapacité à vivre sa vie, se laissant généralement porter par les évènements et par le désir des hommes. Toute la dernière partie ressemble à un conte de fées directement tiré d’un mauvais roman du XIXe siècle. Quant à la fin, elle est aussi abrupte que brutale, comme si l’auteure n’avait pas su quoi faire de son héroïne.
Reste que c'est très drôle et joliment écrit. Donc ? A vous de voir !
Anne adore, Caro[line] est sceptique.
Traduit de l’anglais par Daria Olivier.
10/18, Année. – 254 p.