Finn Prescott - Jérôme Lambert
« La première fois que j'ai entendu parler de Finn Prescott, c'était la veille de son enterrement.
Ma mère m'avait appelé pour m'annoncer la triste nouvelle qui nous avait tous frappés à un moment inattendu. »
Ce début de roman pourrait laisser croire que l'auteur va nous conter la vie d'un homme extraordinaire. Or, c'est très exactement du contraire qu'il s'agit. Cette histoire est celle d'un homme qui cherche un sens à la vie. Mais le problème de Finn Prescott est qu'il est affublé à la fois d'une personnalité tristement transparente et de la conviction d'avoir un grand destin à accomplir. Suivant le chemin qu'empruntèrent avant lui tous les grands romantiques du XIXe siècle, il va s'essayer successivement à l'art, aux études, aux voyages, à la découverte de la nature, à la magie de l'amour et à l'ennui du mariage. Ces nombreuses expériences échoueront aussi lamentablement les unes que les autres.
« Et c’est ainsi que les chefs-d’œuvre de Finn Prescott, qu’hier encore la postérité réclamait à grands cris, furent délaissés au profit de grasses matinées délicieuses et de beignets aux pommes recouverts de sucre. »
Il y a de l'Emma Bovary chez cet homme-là : ratant sa vie pour l'avoir trop rêvée et idéalisée. L'arsenic lui sera épargné mais à quarante ans, il se retrouvera seul et fatigué. Quand il rencontre par hasard un ancien camarade d'université, on pense un moment qu'il va enfin avoir une révélation en tombant dans les bras de cet homme qui semble représenter tout ce dont il a autrefois rêvé. Encore raté.
Bien que maniant l'ironie avec un certain bonheur, de même que l'humour pince-sans-rire si cher aux anglo-saxons, Jérôme Lambert est bien loin d'avoir le talent, et surtout la plume acérée des auteurs dont il se revendique : Edith Wharton, Henry James et Jane Austen. Toutes les tentatives piteusement avortées de Finn Prescott finissent par être lassantes, et le roman par ressembler à un exercice de style un peu fastidieux. Et j'en suis encore à me demander ce que l'auteur a voulu montrer. Ce roman est à l'image de son personnage principal : fade.
Editions de l’Olivier, 2007. – 191 p.
L'avis plus enthousiaste de InColdBlog.