Le puits - Ivan Repila
"N'aie pas peur des rêves, ils ne sont pas réels. Ce sont des pensées qui se mélangent dans nos têtes, des souvenirs qu'on ne peut exprimer avec des mots."
Deux frères au fond d'un puits, avec un sac de nourriture.
Le Grand est fort, le Petit est faible.
Ils essaient par tous les moyens de sortir de ce tombeau, mais échouent toujours.
Ils appellent à l'aide mais personne ne vient.
Le Petit a faim et veut ouvrir le sac de nourriture, son frère l'en empêche en le frappant. Ces provisions sont pour Maman.
Ils se nourrissent donc de racines, des vers et de petits insectes.
Le Grand fait de l'exercice, le Petit fait des cauchemars.
Les jours passent.
Les loups, le soleil, puis la pluie vont les mettre à l'épreuve.
Il s'agit d'une fable. On ne sait ni pourquoi ni comment ces deux frères ont atterri au fond de ce trou. Alors on cherche, on s'interroge, on essaie de comprendre où l'auteur veut en venir. On se doute assez vite que ces deux personnages ont une fonction de symboles. La raison et les sentiments, la force et l'imagination, le pragmatisme et la poésie. En cas de crise, la force tourne à la violence, alors que l'imagination mène à la folie. L'imagination triomphera peut-être, mais pas sans la force. Et caetera. Le côté obscur de la fable laisse la place à toutes les interprétations.
Sauf que moi, à aucun moment je n'ai réussi à m'intéresser à leur cas ou à être touchée par leur pénible situation. Trop d'abstraction. Sans doute parce que j'ai été très marquée par la lecture de La Femme des sables de Kobo Abe, dans le même genre, que je considère comme un chef d'œuvre de la littérature. J'ai trouvé que ce Puits ne faisait pas le poids, surtout quand je tombe sur ce genre de formule : "La vie est merveilleuse mais vivre est insupportable." Et la fin arrive très brutalement, n'expliquant rien.
Bref, je suis passée totalement à côté de ce roman. Heureusement qu'il est très court, sinon je ne sais même pas si je serais allée jusqu'au bout.
C'est Jérôme qui m'avait donné envie / Claro en parle très bien.
Traduit de l'espagnol par Margot Nguyen Béraud.
Denoël, 2014. - 107 p.