The perks of being a wallflower - Stephen Chbosky
En dernière année de collège, Charlie a connu un traumatisme : son meilleur ami s’est suicidé, et il appréhende beaucoup sa rentrée au lycée. Pour vaincre ses angoisses, il entreprend une correspondance avec un inconnu. Charlie est un ado fragile, aussi intelligent que sensible, qui a du mal à se faire des amis. Heureusement, il a une arme secrète : son grand frère, qui aspire à devenir footballeur professionnel lui a appris à se battre. Et quand il est pris à parti par un camarade qui voit en lui le bouc émissaire idéal, il lui casse la figure et gagne le respect de sa classe.
Son professeur de littérature, qui devine son potentiel, commence à lui prêter des livres en dehors de la classe, en lui conseillant d’écrire des notes de lecture, et en lui suggérant de participer davantage à la vie du lycée. Mais c’est quand il rencontre Patrick et sa sœur Sam, que la vie de Charlie commence à changer. Ils sont tous deux en terminale et vont intégrer Charlie à leur bande de copains. Avec eux, le jeune adolescent découvre les plaisirs de l’amitié, des sorties entre copains, des ballades en voiture, mais aussi, bien sûr, le sexe, l’alcool et la drogue.
Ce pourrait être un nième roman sur l’adolescence, mais c’est bien plus que ça, parce que Charlie est étonnamment attachant. D’abord, c’est un gros lecteur, dans lequel il est facile de s’identifier. Ensuite, il porte un regard à la fois curieux et ouvert sur le monde, ne s’étonnant de rien, ni de déguster un brownie aux effets hallucinatoires, ni de trouver son meilleur copain dans les bras du capitaine de l’équipe de foot, ni de devoir monter à demi-nu sur une scène de théâtre. A travers sa correspondance, il ne nous cache rien de ses joies, de ses peines, de ses inquiétudes. Nous découvrons également sa famille, depuis ses parents jusqu’aux cousins de l’Ohio, et les relations parfois complexes qui se jouent entre ses divers membres. Au détour des réunions de famille, quelques secrets sont même dévoilés, mettant à jour les failles d’une famille pourtant très ordinaire.
Stephen Chbosky semble très bien connaître la nature humaine et imagine des situations d’une grande justesse psychologique. Il soulève l’air de rien des sujets délicats, comme la violence dans le couple ou l’abus sexuel des enfants. L’histoire se déroule dans les années 90, avant internet, le téléphone mobile et le mp3, ce qui donne un charme désuet à ce roman où l’on échange des cassettes, regarde MASH à la télé, et se délecte du Rocky Horror Picture Show. Et je suis tombée totalement sous le charme.
Pocket Books, 2009. – 232 p.
Existe en version française sous le titre Le Monde de Charlie
(Traduction de Blandine Longre. Editions Sarbacane, 2012)