Les filles de l’ouragan – Joyce Maynard
Quel est le point commun de Ruth Planck et Dana Dickerson ? Elles ne sont pas amies, ni camarades de classe, et se connaissent à peine. Mais elles sont nées le même jour dans la même clinique, ce qui en fait des « sœurs d’anniversaire », comme le dit Connie, la maman de Ruth, qui semble avoir fait une fixation là-dessus à tel point qu’elle va s’efforcer de maintenir un lien entre les deux gamines. Pendant quinze ans, les deux familles se rencontrent donc une ou deux fois par an. Pourtant on peut difficilement imaginer deux familles plus différentes que les Planck et les Dickerson. Les Planck sont fermiers, cultivent la même ferme depuis des générations, et vivent au rythme des saisons et des récoltes. La famille Dickerson est plus bohême, la mère est artiste et le père toujours à l’affut de la super idée qui va le rendre riche, mais ne marche jamais. La famille déménage tout le temps et peine à boucler ses fins de mois.
Le roman repose sur la double narration de Ruth et Dana, qui tour à tour nous raconte leur enfance et leur adolescence. Très vite, il apparaît que chacune d’elle est un vilain petit canard dans sa famille. Ruth, peu aimée par sa mère, ne ressemble pas à ses quatre sœurs. Cette fille de fermiers ne pense qu’à dessiner et a une âme d’artiste. Dana non plus ne ressemble pas à ses parents et n’aime que la science et la nature. Le lecteur pressent donc assez vite le secret de ces deux familles, dont les vies paraissent d’autant plus ternes que l’écriture de l’auteur est particulièrement plate. Pourtant j’ai continué ma lecture parce que je tenais à vérifier que mon hypothèse était exacte. Et au bout d’un moment, l’émotion a fini par surgir, parce qu’il y aura des drames dans cette famille, certains liés au passage du temps (maladie, vieillesse), d’autres, plus poignants, à la situation particulière de ces deux familles.
Un roman qui se lit sans passion et sans ennui, mais ne me laissera pas un souvenir impérissable, d’autant que le personnage le plus intéressant du roman, Ray Dickerson, le frère de Dana dont Ruth est amoureuse, n’est qu’une silhouette et que la clé de l’énigme, quand elle nous est finalement révélée, paraît un rien tiré par les cheveux.
C’est Sylire qui m’a donné envie.
Traduit de l’américain par Simone Arous.
Editions Philippe Rey, 2012. – 330 p.