La ligne de sang - DOA
Un banal accident de la circulation dans les rues de Lyon, et un m otard part dans le décor. Traumatisme crânien, coma, hôpital. Les deux flics présents sur les lieux, Marc Launay et Priscille Mer, font une enquête de routine. Qui est la victime ? Paul Grieux, un type secret et solitaire, qui venait de se faire larguer par sa petite amie, Madeleine, beaucoup plus jeune que lui et qui est d’ailleurs introuvable. Personne ne semble s’inquiéter de cette disparition : Madeleine est une jeune fille indépendante qui s’absente souvent pour quelques jours. Pendant ce temps, la victime, pourtant inconsciente, commence à avoir des crises bizarres, à parler dans son sommeil, voire à crier, multipliant les voix, les langues et les discours confus, qui laissent à penser qu’il souffre d’une grave psychose et aurait été sexuellement abusé pendant son enfance. En cherchant à élucider le mystère de ce passé, Marc et Priscille vont tomber dans un puits d’horreur...
Malgré quelques longueurs et quelques incohérences dans le récit, voici un thriller super efficace, à ne pas lire tout seul le soir au fond des bois, car il est vraiment de nature à vous filer les chocottes. Ça commence assez platement, mais très vite le récit flirte avec le surnaturel et le paranormal, et le lecteur sait bien avant les flics que ce Paul Grieux est bien plus complexe que ce qu’il paraît, d’où son angoisse latente. Les incidents surprenants se multiplient et pourtant les flics s’accrochent à la réalité et à la normalité, fixés sur ce qui est devenu le point crucial de l’enquête : retrouver Madeleine avant qu’il ne soit trop tard. Au fil du récit, les deux enquêteurs, tous deux solitaires et empêtrés dans des angoisses existentielles, gagnent en épaisseur et en crédibilité, méritant leurs galons de vrais flics de polars, hargneux et tenaces. Un gros regret quand même : la fin très abrupte m’a laissée avec plein de questions sans réponses sur le comment du pourquoi…
Une excellente interview de DOA sur Bibliosurf.
Folio policier, 2010. – 641 p.