Adèle Blanc-Sec
Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec / Luc Besson
Adèle Blanc-Sec est une aventurière qui parcourt le monde pour résoudre des mystères, trouver des trésors et en faire des livres. Mais Adèle a un gros problème : sa sœur chérie est très malade et elle cherche un médecin susceptible de la sortir de son coma. Celui sur lequel elle jette son dévolu est mort depuis 4000 ans et dort dans une pyramide quelconque d’Egypte. Qu’à cela ne tienne ! Laissant croire à son éditeur qu’elle part pour le Pérou, Adèle fonce en fait vers l’Egypte sur les traces d’une momie. Et elle est trop forte, l’Adèle ! Elle lit les hiéroglyphes dans le texte, déchiffre des énigmes, tient à distance des voleurs de trésors et autres aventuriers véreux. Une pirouette, un incendie et voilà la demoiselle qui rentre à Paris, sa momie sous le bras. Las ! C’est pour découvrir que le vieux savant sur lequel elle compte pour réveiller la momie vient d’être condamné à mort, à cause d’un ptérodactyle, sorti tout droit de la Préhistoire…
Voilà un film de Besson, qui démarre comme un film de Jeunet dans un Paris de la Belle Epoque, formidablement bien reconstitué, qui se poursuit sur le mode Indiana Jones, avant de donner dans le genre policier farfelu. Adèle Blanc-Sec est une héroïne comme on les aime : belle, libre, intrépide, inventive et ne reculant devant aucun obstacle pour parvenir à ses fins. Sa devise ? « Maintenant que l’incroyable est fait, passons à l’impossible ». Le seul reproche que l’on puisse lui faire est qu’elle parle comme un charretier (et Louise Bourgoin gagnerait à prendre des cours de diction…). Elle est entourée d’une myriade de personnages qui ne mettent guère en valeur le sexe masculin. Caproni, le flic chargé de l’enquête, ne pense qu’à manger ; Saint-Hubert, le chasseur de fauves chargé d’attraper la bête, est un crétin prétentieux et le méchant Dieuleveult se fait rouler comme un enfant. Par contre, je suis tombée raide amoureuse du vieux professeur Espérandieu, le spécialiste de la vie après la mort, savant génial et délicieux.
Luc Besson a pris le parti du film d’aventures comique et c’est parfaitement réussi. On rit d’un bout à l’autre, tout en étant parcouru de ces petits frissons d’angoisse délivrés par l’atmosphère fantastique de l’histoire.
Film français (2010) de Luc Besson,
Avec Louise Bourgoin, Mathieu Almaric, Jean-Paul Rouve, Gilles Lellouche.
Genre : aventures, policier ; durée : 1h47.
Je me suis tellement régalée avec ce film qu’en sortant du cinéma, je me suis précipitée à la librairie (quel piège, cette librairie du MK2 !) pour trouver les albums de Tardi.
Adèle Blanc-Sec / Jacques Tardi
Tome 1 : Adèle et la bête
Le premier tome des aventures d’Adèle Blanc-Sec commence exactement comme le film : un œuf préhistorique éclot au Museum d’Histoire Naturelle, donnant naissance à un p térodactyle qui sème la terreur dans la ville de Paris. L’inspecte ur Caproni est chargé de l’enquête. Puis les scenario divergent...
Adèle Blanc-Sec, qui fréquente des malfrats, enlève Edith Rabatjoie, dont le père est l’inventeur d’une étrange machine volante. Autant le dire tout de suite : l’Adèle de Tardi n’a pas le charisme de celle de Besson. On sait très peu de choses sur elle, elle est plus discrète, moins extravertie, mais tout aussi pugnace pour trouver le fin mot de l’affaire, sauf qu’elle se fait rouler par tout le monde et ne parvient pas à obtenir ce pour quoi elle se bat : la libération de son amant injustement accusé de meurtre. L’énigme dans la BD est bien plus complexe que dans le film, presque trop complexe, on s’y perd un peu avec tous ses personnages qui se trahissent les unes les autres et ont tous plus ou moins la même tête. Chez Tardi, on n’est pas du tout dans le registre du comique mais dans celui de l’étrange et de la truanderie.
En résumé, quelques soient les qualités de la BD de Tardi, je trouve que Besson se l’ait approprié avec beaucoup de talent, d’imagination et de drôlerie, et a donné à Adèle Blanc-Sec une vraie dimension d’héroïne moderne
Casterman, 2007 (1ere édition 1976). – 48 p.