Je vous écris - Hisashi Inoué
Avec ce livre, j’entame un cycle de lecture de littérature japonaise et je commence par un malentendu ! C’est en cherchant un roman du Yashuhi Inoué que je suis tombée sur Hisashi Inoué… Ah ! Ces japonais et leurs noms qui me semblent tous identiques…
Ce recueil contient dix nouvelles plus un épilogue qui les réunit toutes. Ces nouvelles ont en commun d’être uniquement composées de lettres et de documents administratifs. Comme souvent dans les nouvelles, elles sont de qualité inégale mais ont pour intérêt de montrer les réalités de la société japonaise. Et surtout, on y trouve toutes les tonalités : tragique, dramatique, tendre, comique, burlesque, philosophique, machiavélique. Au travers de toutes ces histoires, se profilent tous les drames de la vie : adultère, inceste, alcoolisme, pauvreté, solitude, amour, haine, amitié.
Celle qui m’a le plus touchée, Les mains rouges, raconte la vie de Ryôko presque exclusivement à travers des documents administratifs : acte de naissance, de décès, de mariage,… Et c’est bouleversant.
Les pêches ressemble à une parabole : des étudiantes viennent faire un spectacle de marionnettes dans un village perdu et mangent goulûment les pêches du maire sans se douter de ce que ces fruits représentent…
Dans la plus drôle, Fumiko envoie une pièce de théâtre à son auteur favori pour avoir son avis. Il lui répond que c'est très mauvais, sans se rendre compte que c'est un texte qu'il a lui-même écrit des années plus tôt.
Dans toutes ces histoires, Inoué montre une tendresse évidente pour ses personnages et fait preuve d’un art de la chute qui m’a bluffée.
En revanche, la dernière nouvelle qui réunit tous les personnages du recueil m’a parue un peu artificielle, un effet de style, mais qui ne gâte en rien la qualité de l’ensemble.
Traduit du japonais par Karine Chesneau.
Picquier, 1997. – 207 p.
La critique de Chimère