Sept mers et treize rivières - Monica Ali
Nasreen est née au Bangladesh dans une famille de paysans qui lui ont appris qu’il ne sert à rien de tenter de lutter contre les destin. A dix-huit ans, elle est mariée à un inconnu qui a le double de son âge et l’emmène vivre à Londres. Nasreen se retrouve avec un mari inconnu dans un pays inconnu dont elle ne connaît ni la langue, ni les coutumes. Au début, elle se comporte comme on le lui a appris : en femme soumise, humble et obéissante, dont l’univers se limite aux quatre murs de son appartement. Mais, peu à peu, elle va gagner sa liberté.
Ce roman est le roman d’une intégration, avec ses difficultés, et ses découvertes. D’un côté il y a le mari, Chanu, un brave type un peu prétentieux qui a beaucoup d’ambitions mais aucun moyen de les réaliser. Il méprise les Blancs, tout en attendant d’eux une reconnaissance qu’il n’obtiendra jamais parce qu’il est bengali. De l’autre côté, il y a Nasreen, enfermée dans sa cité d’émigrés, qui découvre au fil des ans le racisme ordinaire, l’exclusion, les difficultés de l’intégration, mais aussi l’amitié, la solidarité, les rêves et le droit au désir. Et là-bas, au pays, il y a Hasina, la sœur de Nasreen, qui témoigne que la vie au Bangladesh n’est pas facile non plus, pour une femme, surtout quand elle vit seule.
Un magnifique portrait de femme et l’histoire d’une libération, parfaitement résumée dans l’image finale : une femme en sari qui s’élance sur la glace d’une patinoire…
Traduit de l’anglais par Isabelle Maillet.
Belfond – 2004 – 460 p.