Le dîner de Babette - Karen Blixen
La deuxième réunion du Club des théières avait donc pour thème la cuisine. Et j’avais choisi pour cette occasion de lire Le dîner de Babette de Karen Blixen parce que je gardais un très bon souvenir du film de Gabriel Axel, Le festin de Babette, qui m’avait mis l’eau à la bouche.
Première déception : il ne s’agit pas d’un roman, mais d’un recueil de nouvelles et la nouvelle éponyme est en fait assez courte. Dans un village isolé au bord d’un fjord norvégien vivent deux vieilles filles austères. Leur père, un pasteur protestant et puritain, les a élevées loin de toute idée de plaisir. Mais, par un de des concours de circonstances dont la vie a parfois le secret, elles ont hérité d’une cuisinière française, Babette, qui s’est réfugiée en Norvège après avoir fui la répression qui suivit la Commune. Un jour, Babette gagne dix mille francs à la loterie et décide d’offrir un merveilleux souper à ses patronnes et à tous leurs amis. Ce dîner va bien sûr être l’occasion de réveiller cette petite société confite dans la religion, les habitudes et les rancoeurs, et va nous prouver que vins fins et mets raffinés font autant pour la sérénité de l’âme et l’amour d’autrui que prière, jeûne et pénitence.
Cette nouvelle est parfaitement réussie et l’auteur y dessine en quelques traits quelques personnages réalistes et non dénués de complexité mais je n’ai pas retrouvé la puissance narrative qui m’avait tellement emballée dans La ferme africaine.
Quant aux quatre autres nouvelles du recueil, je les ai trouvées singulièrement dénuées d’intérêt, s’apparentant davantage à des contes moraux, multipliant les personnages et nous offrant à chaque fois une petit touche de fantastique. Je n’en ai d’ailleurs lu que deux et demie, abandonnant ce recueil en cours de route…
Donc, pour découvrir Karen Blixen, je vous conseille de lire absolument La ferme africaine, son autobiographie qui est un vrai roman et vous offrira de l’aventure, de l’exotisme, des rêves, des désillusions et, bien sûr, une grande histoire d’amour !
Traduit du danois par Marthe Metzger.
Folio, 1988. – 253 p.