Petite musique des adieux - Jennifer Johnston
Clara est née en Irlande, mais a vécu partout ailleurs, pour fuir une famille possessive, en particulier une mère qui fait des confitures et du pain d’épices. Pourtant, c’est chez elle, dans sa petite maison de Dublin qu’elle retourne pour panser ses plaies après une histoire d’amour qui a mal tourné. Chaque matin, elle se promène le long de la falaise. C’est là,qu’un homme l’aborde, persuadé qu’elle est sur le point de sauter dans le vide… Lar a lui-même un passé douloureux. Une relation improbable naît entre ces deux personnes blessées par la vie, faite d’agressivité, d’incompréhension, puis d’écoute et de tolérance…
C’est mon troisième roman de Jennifer Johnston et ma première déception… Le problème, c’est que Jennifer Johnston raconte plus ou moins toujours la même histoire. Deux êtres blessés ou malheureux, dans une impasse. Une rencontre qui fonctionne comme catharsis pour repartir du bon pied : affronter le passé pour le dépasser et continuer sa vie.
Alors, bien sûr on prend plaisir à retrouver cette atmosphère irlandaise : pluie, vent, embruns, pubs enfumés, litres de bière… Et la guerre en arrière-plan. Mais on se lasse… J’ai trouvé ce roman beaucoup plus plat que les précédents. L’histoire de Clara nous est racontée dans un roman qu’elle écrit et qui s’intitule « La femme en pain d’épices » ; celle de Lar par le biais d’un monologue intérieur, puis par le récit qu’il en fait. L’histoire de Clara est banale à souhait, et racontée avec platitude. Celle de Lar, marquée par la guerre en Irlande du Nord, est touchante mais exagérée. Et il est agaçant, Lar, à se complaire dans son malheur. On a envie de le secouer. Du coup, on reste très sceptique devant cette rencontre. Cela ressemble trop à un procédé littéraire. Et quand Lar et Clara se quittent, on se doute qu’ils ne se reverront jamais…
Traduit de l'anglais (Irlande) par Anne Damour.
10/18 - 2004 - 245 p.