Carrefour des nostalgies - Antoine Laurain
Rentrée littéraire 2009
Dimanche électoral dans la petite ville de Perisac et mauvaise surprise pour François Heurtevent, le maire sortant : il est battu d'un cheveu, de quelques dizaines de voix, et se retrouve soudain sans emploi. Confronté au vide de ses journées (alors que sa femme s'affaire aux fourneaux du restaurant trois étoiles dont elle est le chef) il sombre dans la dépression. Lui revient alors le souvenir de son mentor, celui qui l'initia, vingt ans plus tôt, aux arcanes du monde politique, André Dercours, surnommé "Derk". Un autre morceau de son passé se rappelle à lui sous la forme d'une photo de classe égarée. Un concours de circonstance et voilà François qui s'installe dans l'ancien appartement de Derk et décide de retrouver ses anciens camarades de terminale.
Ce roman, dont j'aime beaucoup le titre, est bien différent du précédent opus d'Antoine Laurain. Du coup, il m'a paru un peu fade. On ne retrouve pas ici l'humour décalé, les situations improbables, ni même la critique un peu acide de la société qui m'avaient enchantée dans Fume et Tue. François Heurtevant est un politique, mais on ne sait pas de quel côté il penche et peu importe, au fond. C'est un quadra confronté à la midlife crisis. Un de plus, ai-je envie de dire. Alors oui, ce roman se lit sans déplaisir, il nous envoie de petites bouffées de nostalgie à la figure, comme quand on ouvre un placard oublié, mais sans passion excessive non plus. De rencontre en coïncidence, d'une salle des ventes à un coffre en Suisse, François va découvrir des secrets, des mystères et une énigme va se résoudre. Et alors là, oui, dans cette fin surprenante j'ai retrouvé toute l'inventivité d'Antoine Laurain : de la mémoire humaine à la mémoire informatique, la boucle est bouclée.
A vous de voir, donc...
Editions Le Passage, 2009. - 301 p.