L'origine de la violence - Fabrice Humbert
Première lecture de la sélection du Prix Landerneau et premier coup de cœur, avec pourtant un roman bien sombre.
Au cours d’un voyage scolaire un jeune professeur visite le camp de Büchenwald. Il y est frappé par une photographie d’un détenu qui ressemble trait pour trait à son père. Rentré à Paris, il interroge celui-ci mais se heurte à un mur de silence. Il se livre alors à une enquête minutieuse lève le voile sur un secret de famille enfoui depuis soixante ans. Pour tout savoir sur cet homme, David Wagner, il plonge dans l’horreur de Büchenwald et se lance dans l’exploration du mal absolu. Ce qui le pousse à s’interroger sur sa propre violence, dont il est conscient et qu’il toujours réussi à canaliser dans la pratique de la boxe. Il va alors remonter les fils de l’histoire de sa famille.
C’est un roman qui se situe à l’articulation de l’histoire et la philosophie. Avec une précision chirurgicale, Fabrice Humbert nous présente le camp de Büchenwald et tous ceux qui ont tourné autour du détenu David Wagner : le commandant du camp et sa femme, le médecin, les gardiens. D’où sont venus ce mal et cette violence ? Pour répondre à cette question il se penche sur l’histoire du nazisme. Il fouille, il creuse. D’un côté l’histoire de sa famille, de l’autre l’Histoire. Les deux se rencontrent quand il tombe amoureux d’une jeune allemande, petite-fille d’un colonel nazi… Car ce qui est frappant dans ce roman c’est que tous les personnages même les plus sombres gardent toujours leur part d’humanité, ce qui nous rend cette histoire très proche et nous fait tourner les pages avec ferveur, comme dans un thriller.
Voilà : il faut lire ce superbe roman comme un polar plein de surprises et très finement écrit.
Les avis de : Clarabel - Dominique - Cécile
Le Passage, 2009. – 316 p.